Il y a un an à peine, l'Antwerp savourait un sacre historique et rêvait d’un règne prolongé sur le football belge. Mais les équilibres sont fragiles au sommet, et le "Great Old" le découvre à ses dépens. En face, l’Union Saint-Gilloise progresse avec constance et impose une autre manière de gagner.
Ce qui distingue aujourd’hui l’Union SG de nombreux clubs belges, c’est sa clarté de projet. Chaque recrutement répond à une logique sportive précise. Loin des noms ronflants ou des coups de poker, le club bruxellois cible des profils compatibles avec son identité de jeu. Raul Florucz et Adem Zorgane, acquis pour un total de 10 millions d’euros, incarnent cette stratégie : jeunes, prometteurs, adaptables.
Ils figurent désormais parmi les plus gros investissements de l’histoire de l’USG, et sans doute parmi les plus réfléchis. La stabilité financière issue des ventes bien négociées, des droits TV et des campagnes européennes renforce cette trajectoire. En 2025, le club pourrait s’imposer comme la troisième force économique du pays, juste derrière Bruges et Genk.
Antwerp : la fin de l’euphorie rapide
L’Antwerp, lui, doit digérer une descente brutale. Sa croissance, rapide et coûteuse, l’a mené au sommet, mais sans filet de sécurité. Le club n’a plus aujourd’hui les moyens de suivre la cadence, comme l’a montré l’échec sur les dossiers Florucz et Zorgane, chipés par l’Union.
Ce revers pousse le RAFC à envisager un changement radical de philosophie. Le modèle bruxellois, acheter malin, développer, revendre, inspire. Le club anversois veut désormais miser sur la formation et des profils moins clinquants, mais à fort potentiel.
S’il est en retard dans sa stratégie sportive, Antwerp garde une longueur d’avance sur l’infrastructure et la formation. Son centre de jeunes et son stade rénové offrent une base solide pour bâtir un nouveau cycle.
Mais pour exister durablement au plus haut niveau, il faudra suivre l’exemple de l’Union : bâtir avec patience, et surtout avec vision.
Salomon AGADA