Le Club Bruges et le RSC Anderlecht risquent de devoir faire imprimer d'autres maillots.
La Commission des jeux de hasard (CJH) a en effet publié des règles encore plus claires "pour les personnes mal informées" sur la taille autorisée du nom d'un sponsor de jeux de hasard".
Le nom d'un sponsor de paris sportifs figure toujours sur le maillot des deux clubs.
Or, la CJH l'interdit depuis le 1er janvier 2025.
Le Club de Bruges et le RSC Anderlecht risquent une sanction de la Commission des jeux de hasard (CJH).
C'est du moins ce qu'écrit le journal Het Nieuwsblad (https://tinyurl.com/57cws6v7).
"La taille d'un smartphone !".
"La taille d'un smartphone !". C'est ainsi que les experts ont expliqué les nouvelles règles relatives à l'interdiction de la publicité pour les jeux d'argent dans notre football.
Plus précisément, le nom d'un sponsor de jeux d'argent n'est plus autorisé sur le devant du maillot depuis le 1er janvier.
Il est encore autorisé au dos, mais sa taille ne doit pas dépasser 75 centimètres carrés.
La surprise a donc été grande lorsque la société de jeux d'argent Unibet est apparue en grand au dos des nouveaux maillots du Club de Bruges.
Bien plus grand qu'un smartphone moyen.
À Anderlecht aussi, la société de jeu Napoleon Sports & Games apparaît en très grand sur le dos du maillot.
La Commission des jeux de hasard a donc décidé d'édicter des règles plus strictes pour obliger les clubs créatifs à se conformer à la loi.
Concrètement, lors de leurs inspections, les inspecteurs de la Commission des jeux de hasard entoureront d'une case le nom complet du sponsor du pari au dos d'un maillot de football, images et logos compris : une case carrée, rectangulaire ou triangulaire, un cercle si nécessaire. La superficie de la trace sera ensuite calculée.
La raison de cette formulation plus détaillée est que le Club Bruges, entre autres, considère que le logo surdimensionné d'Unibet au dos des maillots est parfaitement légal.
En effet, le club ne tient compte que de la surface occupée par les lettres effectives d'Unibet, et non de l'espace entre les lettres.
Il soutient que si l'on mesure uniquement la surface de la peinture des lettres, on obtient exactement 75 centimètres carrés.
La commission des jeux de hasard ne partage pas cette interprétation.
Ceux qui enfreignent les dimensions maximales s'exposent à de lourdes amendes, prévient-elle.
"Les clubs concernés ont été informés, et sont invités à appliquer cette règle de manière stricte.
En cas d'infraction supplémentaire, la CJH peut imposer des sanctions administratives aux titulaires de licence en émettant un avertissement, en suspendant temporairement ou en révoquant définitivement cette licence", indique Marjolein De Paepe, de la CJH.
La Commission des jeux de hasard ajoute qu'en cas d'infraction, un procès-verbal sera rédigé et transmis au parquet.
"Et même si le parquet décidait de ne pas poursuivre les clubs, la DJH a toujours la possibilité d'infliger une amende allant de 208 à 144.000 euros".
"Au secours, Georges-Louis Bouchez !"
Entre-temps, la discussion sur la face avant de la vareuse se poursuit également.
En principe, toute publicité d'une société de jeux d'argent sur cette face est strictement interdite depuis le 1er janvier.
Mais là aussi, les clubs de football se sont montrés créatifs avec toutes sortes de noms dérivés: le Cercle de Bruges est ainsi passé de Golden Palace à Golden Palace News, et le Club Bruges d'Unibet à U Experts.
L'ancien ministre de la justice Paul Van Tigchelt (Open VLD) avait pourtant souligné que de telles dérivations ne seraient pas tolérées.
La question est de savoir s'il en sera toujours ainsi : au sein du nouveau gouvernement, l'approche des jeux de hasard est en effet passée de la justice à l'économie, au ministre David Clarinval, un collègue de parti du président du MR, Georges-Louis Bouchez.
Or, c'est justement ce dernier qui s'était farouchement opposé à des règles plus strictes en matière de publicité pour les jeux d'argent dans le gouvernement précédent.
En outre, lors d'une récente réunion avec des clubs de football francophones, M. Bouchez, par ailleurs président des Francs Borains (Challenger Pro League), aurait dit aux clubs qu'il n'existe aujourd'hui aucun cadre juridique interdisant aux clubs de football d'utiliser des noms dérivés sur le devant de leurs maillots.
Ce qui inciterait certains clubs professionnels à se réengager auprès d'une société de jeux d'argent bien rémunérée par le biais d'un tel nom dérivé.
Les Verts exigent de la clarté
"Après que le gouvernement précédent ait fait de grands pas en avant pour prévenir la dépendance au jeu, il serait particulièrement regrettable que le nouveau gouvernement, sous l'impulsion de M. Bouchez, revienne maintenant complètement sur ces mesures", a rétorqué le député Groen (Vert) Stefaan Van Hecke.
Ce dernier - un très grand fan de ballon rond, probablement - accuse les clubs de football de "ne pas vouloir comprendre", et exige que le gouvernement De Wever se prononce clairement sur le sujet".
Les nouvelles règles visant à interdire toute forme de publicité pour les paris dans les stades ont été mises en place pour lutter contre la banalisation des jeux d'argent.
Une période de transition, prévue jusqu'au 31 décembre 2027, permet encore l'affichage d'une marque de paris sportifs sur un maillot de football, à condition que les règles formelles soient respectées
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