Soudain, à Neerpede, il ne s’agit plus seulement d’économiser, mais de rêver. Michael Verschueren a présenté un projet qui se vend comme un jackpot de plusieurs millions, et tout le monde à Anderlecht veut croire que c'est ce qui va vraiment changer la donne.
Le Lotto Park est chaleureux, authentique et peut-être le stade le plus anglais du pays. Mais il ne propose aujourd’hui qu’environ 21.500 à 22.000 places, alors qu’Anderlecht dispose de l’une des plus larges fanbases nationales. Officiellement, le stade est presque complet chaque saison, avec un taux de remplissage avoisinant les 97 %.
Le club touche donc un plafond : chaque match à domicile est complet et la liste d’attente pour les abonnements reste longue. Selon La Capitale, Anderlecht pourrait facilement vendre 22.500 abonnements, mais environ 6.000 supporters sont sur liste d’attente. Cela signifie que chaque saison, le club doit décevoir des milliers de fans, ce qui est préjudiciable sur le long terme pour un club qui veut se positionner comme une marque de premier plan.
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Un stade moyenLe contraste entre le projet ambitieux d’Anderlecht et son ancienne infrastructure est frappant. Sportivement, le club remonte peut-être vers le sommet, mais en termes de stade, il reste dans la moyenne.
Un stade plus grand et moderne serait aussi un levier financier. Selon Deloitte, les revenus liés au stade et à l’hospitalité (billets, abonnements, restauration, loges VIP) sont la source de revenus à la croissance la plus rapide pour les plus grands clubs européens. Arsenal et Tottenham l’ont montré : de nouveaux stades génèrent des revenus exponentiels, grâce aux prix des billets, aux loges et aux événements hors football.
Pour Anderlecht, une arène multifonctionnelle de 40.000 à 50.000 places ne signifierait pas seulement quelques sièges supplémentaires. Ce serait un levier pour attirer investisseurs et sponsors, sécuriser des deals à long terme et créer de la valeur immobilière, au-delà du seul investissement dans les joueurs.
Comme papa
Le nom de Michael Verschueren plane au-dessus de ce projet. Nouveau président et fils de Michel Verschueren – qui transforma l’ancien Parc Astrid dans les années 1980 – il pourrait symboliquement terminer l’œuvre de son père en construisant un stade à la hauteur des ambitions du club. Mais il ne décide pas seul : politique, commune, Région de Bruxelles, règles environnementales, mobilité… autant de facteurs qui ont déjà fait échouer plusieurs pistes.
Analystes et observateurs voient en lui le lobbyiste stratégique et politique idéal : un homme capable de faire collider politiques, investisseurs, propriétaires et supporters pour faire de ce rêve une réalité.