Mardi soir, le Standard a subi une élimination douloureuse face à Dender en huitièmes de finale de la Coupe de Belgique. Mais pour Vincent Euvrard, la défaite n’était pas le cœur du problème. Ce qui a véritablement irrité l’entraîneur, c’est l’attitude de certains joueurs sur le terrain et après le coup de sifflet final.
Pour la première fois depuis son arrivée, Euvrard s'est montré très frustré. L'entraîneur des Rouches a expliqué que la source de sa colère résidait dans le comportement d’un joueur qui, plutôt que de rejoindre le vestiaire avec le groupe, est parti rire avec des amis et d’anciens coéquipiers. Une légèreté qu’il ne pouvait tolérer.
« On peut jouer de mauvais matchs ou avoir de mauvaises performances. Ma colère vient plus de l'état d'esprit et de la manière avec laquelle on vit notre travail, ainsi que du respect qu'on montre envers le club et ses supporters (...) Mon but final est de restaurer ce que représente ce club. Il y a de bonnes choses en ce sens malgré les défaites. Gagner 50 % des matchs et compter 1,6 point par match dans ces circonstances, une moyenne de top 6, ce n'est pas mal », a-t-il déclaré.
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Une mentalité toujours à revoirEuvrard insiste : le Standard n’a pas encore retrouvé l’état d’esprit des grandes heures du club. « Les matchs contre Louvain, Gand, Saint-Trond et Dender montrent qu'on est encore loin du compte. Mais ce qui m'embête, c'est que rien ne nous empêche de vivre notre travail comme un joueur du Standard de la grande époque, même si ce n'est plus le cas aujourd'hui. Je ne suis pas le premier à savoir dire ce que le Standard représente, mais quand j'en parle avec ceux qui savent, je me rends compte qu'on n'a pas encore la bonne mentalité ».
L’entraîneur prévient : tous les joueurs ne font pas le nécessaire pour améliorer la situation du club. Ceux qui persistent dans cette attitude risquent de voir leur avenir s’écrire ailleurs. « Le processus va nous apporter des matchs gagnés, mais on doit vite franchir un pas en avant dans l'état d'esprit, où on doit être irréprochables. Quand ça ne t'intéresse pas, aie au moins l'intelligence de comprendre qu'il y a près de 1.000 supporters qui sont venus à Dender, un mardi soir, et qui ont dépensé presque tout leur argent de poche pour ça. On fait une performance de merde, c'est le moment de fermer sa bouche », a-t-il ajouté.
Euvrard insiste également sur la responsabilité individuelle. « On a aussi parlé à Dennis. Il a fait une erreur, mais j'ai beaucoup aimé le fait qu'il assume et qu'il poste des excuses sur les réseaux sociaux. Tu peux faire des erreurs, il faut juste apprendre à ne plus les refaire et à s'excuser, c'est ce qu'il a fait. Mais ce sont des choses sur lesquelles on doit veiller. On doit comprendre notre responsabilité en tant que staff et en tant que joueurs, en termes de performances, mais aussi dans l'hygiène de vie et la manière de vivre le travail ».
Des joueurs arrivent à 9h et repartent à 13h
Nutrition, hydratation, récupération, intensité à l’entraînement : rien ne doit être laissé au hasard. « Quand je vois des joueurs qui arrivent à 9h, qui partent à 13h, qui mangent deux fois entre-temps et qui ne s'entraînent qu'à 50 % la moitié du temps, ça ne peut pas fonctionner. On a de la patience avec les joueurs, on a donné du temps, mais c'est de là que vient ma colère. C'est la manière avec laquelle on réagit après les défaites. Le message est donné, espérons que la leçon est apprise », a conclu l’entraîneur.
Avec ces déclarations, il est évident que le vestiaire du Standard traverse une phase délicate. Pour Vincent Euvrard, le projet est clair : restaurer la culture du club et imposer une rigueur indispensable. Les prochains matchs seront autant de révélateurs : la réaction des joueurs face à ces consignes strictes déterminera si le Standard peut réellement retrouver son identité et redevenir compétitif sur tous les fronts.
Salomon AGADA