En Italie, avant le début de la saison de Serie A, certains observateurs avaient émis des doutes quant à l’arrivée de Kevin De Bruyne. Francesco Graziani s’était montré sceptique et Paolo Di Canio avait parlé d’un « cimetière d’éléphants ». La nouvelle star du SSC Napoli a fait taire les critiques sans dire un mot.
« Je veux bien le voir à l’œuvre dans le championnat italien », a lancé Graziani sur Radio Sportiva, sous-entendant que le défi serait bien plus complexe qu’en Angleterre. « En Italie, on attend de toi que tu vives aussi sans ballon. Que tu défendes. Que tu places le tactique au-dessus du technique. »
Une méfiance typiquement italienne, faite d’admiration teintée de scepticisme. De Bruyne, pourtant l’un des meilleurs de sa génération, formé dans le système parfait de Guardiola, vainqueur de la Ligue des champions et de la Premier League, devait encore prouver : « Voyons d’abord ce qu’il fera ici. »
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Date de péremptionPaolo Di Canio, lui, a été encore plus tranchant. Selon lui, Luka Modric et De Bruyne sont proches de leur date de péremption. « Personne en Europe ne voulait plus d’eux. Et c’est la Serie A qui les récupère », a-t-il lâché, parlant d’un « cimetière de nobles éléphants » — sans insulte, mais le mot a piqué.
À 34 ans et 56 jours, De Bruyne est devenu le plus vieux joueur de champ à débuter avec Napoli depuis l’instauration des trois points (1994/95). Contre Sassuolo, il a frappé fort : dangereux dès la première minute, buteur après une heure de jeu. Pas de période d’adaptation, pas d’excuses : la Serie A lui va déjà comme un gant.
Mais Graziani n’avait pas totalement tort. Ce Napoli n’est pas Manchester City. Là-bas, De Bruyne était l’homme libre. Ici, il est un soldat dans le système de Conte, basé sur le pressing et le jeu sans ballon. « C’est totalement différent de ce que j’ai connu à City », a reconnu le Belge.
De Bruyne embellit le football
Et pourtant, face à Sassuolo, il s’est fondu dans le collectif : permutant avec McTominay, redescendant aux côtés de Lobotka, montant comme faux neuf. Il a couru, dirigé, marqué. La Gazzetta dello Sport a écrit : « McTominay dessine le football, De Bruyne l’embellit. »
Di Canio peut bien parler de « cimetière » et Graziani de doutes défensifs, De Bruyne prouve que sa classe s’impose partout. Conte l’a compris : « Je suis un tailleur », a-t-il dit. « J’essaie d’adapter ses qualités aux besoins de l’équipe. » Et De Bruyne rentre parfaitement dans ce costume.
Il n’est pas venu pour se reposer. Il est venu pour casser les codes.