Le football professionnel belge traverse une période difficile. La décision unilatérale de DAZN de mettre fin au contrat médiatique a provoqué une crise sans précédent au sein et autour de la Jupiler Pro League.
Alors que la Pro League a engagé une procédure d'arbitrage auprès du CEPANI, les experts préviennent que les dégâts seront incalculables si le géant du streaming finit par se soustraire définitivement à ses obligations.
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Enorme incertitudeLa Pro League affirme disposer d'arguments juridiques solides et exige que DAZN respecte intégralement le contrat, y compris tous les paiements. Mais même si les retransmissions peuvent se poursuivre jusqu'à la fin de la saison, l'incertitude reste immense.
« Il sera nécessaire de parvenir à un accord », souligne l'économiste du sport Trudo Dejonghe dans De Morgen. « Sans les revenus télévisuels, certains clubs feraient faillite en un rien de temps. »
Si le contrat venait à disparaître définitivement, la Pro League devrait trouver de nouveaux partenaires ou lancer sa propre chaîne. Mais c'est précisément là que la compétition s'est affaiblie. La suppression des play-offs à partir de la saison prochaine a réduit l'attractivité et la notoriété de la compétition.
Les plateformes de streaming se concentrent sur le spectacle et les moments forts, exactement ce que créaient les play-offs. Dejonghe confirme qu'il s'agit là d'une grave erreur stratégique.
« Le système des play-offs offrait plusieurs moments de suspense à la compétition. La saison dernière, sept des huit matchs étaient encore en jeu juste avant le début des play-offs. Sans ces moments forts, on se retrouve avec de longues périodes de matchs peu intéressants, ce qui est commercialement préjudiciable. »
« Le football belge s'évapore »
Les conséquences de la crise DAZN montrent à quel point le produit football belge est devenu fragile. « Dans mon entourage, presque plus personne ne parle du football belge, ce qui en dit long », constate Dejonghe. « On ne peut plus le regarder nulle part. Le produit est en train de s'évaporer. Dimanche dernier, j'étais au stade et je ne connaissais aucun joueur de l'équipe adverse. Cela aurait été impensable autrefois. »