Conte ose l'impensable: De Bruyne paye le prix fort

Romelu Lukaku est à nouveau sur le carreau pendant plusieurs mois, et Naples se retrouve sans véritable attaquant. Mais au lieu de la solution la plus logique, Antonio Conte a surpris tout le monde en avançant Kevin De Bruyne comme attaquant de pointe. Un rôle qui n’est pas du tout le sien. Qu’est-ce qui passe par la tête de Conte, et pourquoi KDB doit-il en payer le prix ?

Romelu Lukaku est encore blessé. Le Diable Rouge souffre d’une grave blessure musculaire et doit être opéré. Il manquera donc le début de saison avec Naples. Les premiers matchs de qualifications pour la Coupe du Monde avec la Belgique arrivent également trop tôt. Aucune durée exacte n’a été communiquée, mais il faudra compter sur plusieurs mois d’absence. Et c’est un vrai problème.

Non seulement pour la Belgique, mais surtout pour Naples. Conte avait bâti son plan de jeu autour de Lukaku. Il était son plan A, B et C. Un pur numéro 9, un vrai attaquant « à la Conte » : grand, puissant, direct. Désormais, il ne reste que Lorenzo Lucca, 24 ans, qui possède le profil mais que Conte ne juge pas encore prêt pour être titulaire chaque semaine.

Conte improvise

Naples doit donc improviser. Conte a tenté une solution temporaire en alignant Kevin De Bruyne comme avant-centre contre l’Olympiakos. Pas un buteur classique, mais un « faux neuf », directement inspiré du manuel de Pep Guardiola. À Manchester City, lorsque les Citizens n’avaient pas de véritable attaquant, Guardiola avait déjà avancé KDB dans ce rôle : décrochant, créant des espaces pour les ailiers, contrôlant le jeu.

Problème : Guardiola prône le jeu de position et la possession, tandis que Conte est un pragmatique. Ses attaquants sont censés peser physiquement, tenir le ballon, fatiguer les défenses. Diego Costa à Chelsea, Tevez à la Juve, Lukaku à l’Inter : tous des bulldozers efficaces devant le but. Kevin De Bruyne n’entre pas dans ce moule. C’est un créateur, pas un finisseur.

Utiliser KDB comme attaquant est donc un pis-aller. Cela peut dépanner ponctuellement, mais sur la durée, cela ne fonctionne pas. Car en le plaçant en pointe, Conte prive son équipe de son maître à jouer, celui qui fait réellement la différence. Naples a besoin d’un vrai buteur. Jusqu’à ce qu’il arrive, De Bruyne en numéro 9 restera une solution bancale.