Le climat se tend entre DAZN et la Pro League. La plateforme, détentrice des droits TV du championnat belge, a décidé de rompre unilatéralement le contrat et d’interrompre les paiements mensuels. Une décision qui plonge le football belge dans une zone d’incertitude. Invité de La Tribune, le président de la Pro League, Lorin Parys, a livré une mise au point ferme face à cette rupture inattendue.
Selon lui, rien n’a été laissé au hasard. Les discussions avec Telenet, Proximus et la Pro League ont été longues, complexes, et DAZN a choisi de les interrompre brutalement. Une décision qui, pour Parys, ferme définitivement la porte à tout retour en arrière.
À ceux qui imaginent encore une reprise des négociations, le président est catégorique. « Absolument pas », a-t-il tranché, cité par Sporza. « Ils ont fait une offre en toute connaissance de cause du marché et des risques associés. »
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Risque commercialPour illustrer cette position, Parys utilise une comparaison limpide, destinée à marquer les esprits : « Si vous achetez une maison à 100 000 € en espérant la revendre à 150 000 €, mais qu'on ne vous en offre que 90 000 €, vous ne pouvez pas retourner auprès du premier acheteur. C'est un risque commercial. »
Selon lui, DAZN doit assumer ses engagements, sans chercher à renégocier un contrat signé en pleine connaissance du marché.
Le patron de la Pro League insiste : toute nouvelle discussion avec DAZN est « vouée à l’échec ». Il rappelle que d’autres acteurs, dont les opérateurs télécoms, avaient également déposé une offre, et que le cadre légal est clair : « Le droit de la concurrence interdit les offres inférieures à celles convenues lors de l'appel d'offres public. »
Impossible, donc, de revoir le contrat à la baisse ou de rouvrir des négociations sans violer les règles du marché.
La Pro League exige l’exécution du contrat
Théoriquement, DAZN devait assurer la diffusion du championnat jusqu’à la fin de la saison. Mais là encore, Parys reste prudent. « DAZN a annoncé qu'ils ne paieraient plus. Nous allons donc exiger le respect du contrat. »
La bataille ne fait que commencer. Si DAZN espérait relancer la discussion, la Pro League, elle, ne bougera pas d’un centimètre.
Salomon AGADA