L’aventure anglaise de Maxim De Cuyper prend une tournure inattendue. Après des débuts prometteurs en Premier League, le latéral belge voit son temps de jeu s’éroder au fil des semaines. Malgré des prestations convaincantes et une récente trêve internationale réussie avec les Diables Rouges, De Cuyper reste bloqué sur le banc à Brighton. Une situation paradoxale pour un joueur dont la progression semblait linéaire.
En août, tout semblait pourtant sourire au jeune défenseur belge. Titulaire face à Fulham, puis de nouveau présent contre Everton, il s’était rapidement imposé dans le onze de Fabian Hürzeler. Mais un choc contre Bournemouth a ralenti son élan : percuté par Antoine Semenyo dès la 24e minute, il avait dû quitter le terrain, le genou douloureux. Les examens n’avaient révélé aucune blessure grave, mais Brighton avait choisi la voie de la prudence.
Le staff médical et Hürzeler ont préféré temporiser, misant sur une reprise progressive : d’abord construire, puis accélérer, puis relancer. Une philosophie typique du club, où chaque retour de blessure s’inscrit dans une logique de long terme. Pourtant, depuis ce coup d’arrêt, De Cuyper n’a jamais vraiment retrouvé sa place de titulaire.
LIRE AUSSI: Maxim De Cuyper, une bombe à retardement à Brighton
Kadioglu correspond mieux au schéma de HürzelerEntre-temps, Ferdi Kadıoğlu, arrivé durant l’été, s’est imposé à gauche. Son profil d’arrière latéral inversé, capable de se recentrer pour renforcer le milieu, correspond parfaitement au schéma tactique prôné par Hürzeler. Contre Tottenham, Chelsea et Newcastle, le Turc a été préféré pour sa lecture intérieure du jeu et sa capacité à offrir des solutions entre les lignes.
Le recul de De Cuyper n’a rien d’une sanction. Bien au contraire, Hürzeler semble vouloir préserver un équilibre collectif plutôt que réagir émotionnellement à la forme des joueurs. Brighton a toujours fonctionné selon une logique structurelle : le profil avant le prestige, le scénario avant le sentiment.
Hier samedi, face à Newcastle, cette philosophie s’est de nouveau imposée. Kadıoğlu a débuté, tandis que De Cuyper patientait sur le banc. Pourtant, le Belge avait marqué des points avec la sélection : titulaire contre la Macédoine du Nord et le Pays de Galles, il avait démontré sa solidité défensive et sa capacité à se projeter. Mais en Premier League, le contexte diffère : chaque choix répond à une logique d’adaptation à l’adversaire, et Newcastle exigeait justement ce contrôle intérieur que Kadıoğlu incarne si bien.
Un apprentissage précieux
La situation de De Cuyper reste frustrante, mais elle n’a rien de désespérée. Le défenseur de 24 ans a déjà prouvé qu’il avait le niveau pour la Premier League. Son jeu simple, ses centres précis et sa lucidité dans les moments clés ont convaincu. C’est un joueur à faible marge d’erreur, mais à forte utilité tactique.
Son avenir immédiat dépendra moins de son talent que du calendrier et des besoins ponctuels de Hürzeler. Brighton, club reconnu pour sa rotation intelligente, ajuste ses choix semaine après semaine. Dans ce système méritocratique et rationnel, le statut est toujours temporaire.
Ainsi, si Maxim De Cuyper traverse actuellement une zone d’ombre, elle ressemble davantage à une prise de conscience qu’à une mise à l’écart. À Brighton, la patience est souvent la clé avant le prochain bond en avant.