Kevin De Bruyne vit un transfert de rêve à Naples, mais la réalité en Italie sera bien différente de celle qu’il connaissait en Angleterre. Conte est fou d’enthousiasme face à sa classe et à sa vision du jeu, mais De Bruyne devra s’adapter à une Serie A qui exige davantage de discipline tactique et d’engagement défensif. Moins de possession de balle, un pressing plus intense et des duels plus physiques : autant d’éléments qui empêcheront le Diable Rouge de simplement reproduire la position de luxe qu’il occupait à City. Reste à savoir comment il parviendra à s’imposer dans ce nouveau cadre.
Antonio Conte est ravi de l’arrivée de Kevin De Bruyne. Le Diable Rouge apporte une classe internationale et une mentalité de gagnant que peu de joueurs possèdent. En plus, il ajoute de la finesse au jeu, avec des courses intelligentes, des passes exceptionnelles, un sens tactique et une vision du jeu inégalée.
Conte veut exploiter ces qualités à Naples, quel que soit le système ou l’organisation sur le terrain. Lors de la préparation, le coach italien teste plusieurs schémas et a déjà imaginé un rôle pour De Bruyne dans chacun d’eux. KDB peut par exemple évoluer en meneur de jeu dans un 4-1-4-1 ; en 4-3-3 il se sent plus à l’aise côté droit que côté gauche ; ou encore derrière Lukaku dans un 4-2-3-1.
« Il est totalement intégré à son nouvel environnement ; c’est un renfort très apprécié », a déclaré Conte à la Gazzetta dello Sport. « Il est arrivé ici sans manquer une seule séance d’entraînement et il est toujours disponible. Il a surpris tout le monde. »
Graziani s'interroge
Francesco Graziani confirme, dans un entretien à Radio Sportiva, que Naples a fait un grand coup en recrutant Kevin De Bruyne. L’ancien international italien (64 sélections) et ex-joueur de l’AS Roma et de la Fiorentina voit toutefois un grand point d’interrogation.
« J’ai envie de le voir évoluer dans le championnat italien. En Italie, on attend aussi de toi que tu participes défensivement, que tu suives ton adversaire, et parfois l’aspect tactique prime sur le technique », a expliqué Graziani.
Les chiffres de la saison passée illustrent parfaitement ce que Graziani veut dire, et montrent le défi qui attend De Bruyne en Italie. En effet, Manchester City de Pep Guardiola et Naples d’Antonio Conte pratiquent deux footballs radicalement différents. Et la Serie A ne ressemble en rien à la Premier League.
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Duels défensifs : Naples en disputait en moyenne 57 par match, contre 49 pour City (le plus faible total de Premier League). Cela signifie que Kevin De Bruyne sera plus souvent impliqué dans des phases défensives, même sans ballon, et devra donc fournir davantage d’efforts physiques que ce à quoi il était habitué en Angleterre.
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PPDA (passes par action défensive) : Assez similaires — Naples 11,78, City 11,87 — mais en Serie A, ces chiffres proviennent surtout d’un pressing positionnel plus intense et d’une plus grande implication défensive, même pour les joueurs créatifs.
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Possession : City dominait avec 62 % (meilleur taux de Premier League), tandis que Naples se situait à 53 % (8ᵉ en Serie A). Moins de possession signifie que De Bruyne pourra moins longtemps « dicter » le jeu avec le ballon et devra plus souvent alterner dans les phases sans ballon.
En résumé : à City, De Bruyne pouvait consacrer son énergie surtout à la création offensive, alors qu’à Naples il est contraint de s’adapter au carcan tactique italien : défendre avec l’équipe, respecter les courses et presser au bon moment. Les propos de Francesco Graziani trouvent donc une confirmation dans les statistiques : De Bruyne n’aura plus une « position de luxe », mais devra fournir davantage de travail « à l’italienne ».
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