Le Club Bruges a créé la surprise hier en officialisant le licenciement de Nicky Hayen. À peine un an et demi après son arrivée sur le banc brugeois et alors qu’il semblait s’inscrire dans la durée, l’entraîneur a été brutalement écarté. Depuis cette annonce, de nouveaux éléments apparaissent et éclairent davantage les coulisses d’un départ aussi soudain que délicat à accepter.
Arrivé en 2022 pour diriger le Club Nxt, Hayen s’était rapidement distingué. Sa promotion au printemps 2024 constitue un tournant majeur. Bien qu’il n’ait plus officiellement la charge de l’équipe réserve, il est propulsé à la tête de l’équipe première après le limogeage de Ronny Deila. Ce changement inattendu va transformer la dynamique interne.
Sous sa direction, Bruges atteint les demi-finales de la Conference League et décroche un titre de champion arraché grâce à une spectaculaire remontée. Avec ces exploits, il est confirmé dans ses fonctions. La saison suivante, il remporte la Coupe, lutte pour le titre jusqu’au bout et signe une campagne de Ligue des champions particulièrement convaincante. Tout semble pointer vers une continuité positive.
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Un premier avertissement et une dynamique qui s’effritePourtant, selon Het Nieuwsblad, un premier signal d’alerte intervient dès juin dernier. On lui aurait demandé d’améliorer son jeu tactique, et surtout sa capacité à motiver l’équipe. Les premiers résultats encouragent l’optimisme : victoire en Supercoupe, qualification brillante pour la phase de groupes de la Ligue des champions. Mais à la fin de l’été, le souffle retombe.
Après 17 journées, Bruges a déjà laissé filer des points à sept reprises. Sur ses dix victoires, huit n’ont été acquises que par un seul but d’avance, signe d’une équipe en difficulté pour imposer sa maîtrise. En Ligue des champions, le bilan « 4 points sur 15 » illustre également une perte de vitesse. Même en reconnaissant que l’effectif a perdu en qualité, l’impression grandit en interne que Hayen « n’est plus en mesure de tirer le meilleur parti de ce groupe de joueurs ».
La défaite contre le STVV samedi soir fait office de déclencheur. Hayen ne réalise pas encore que son sort est scellé lorsqu’il dirige l’entraînement du lundi matin. Pourtant, la succession est quasiment finalisée avec Ivan Leko. C’est dans le bureau du PDG Bob Madou qu’il apprend sa mise à l’écart. « Hayen a failli tomber de sa chaise », rapporte Het Laatste Nieuws.
Une communication désastreuse et un vestiaire déstabilisé
La manière dont le processus a été mené crée de l’amertume. HLN souligne que « quand cela devient évident, la déception initiale dans l’entourage de Hayen se transforme rapidement en incompréhension : ils trouvent irrespectueux que le Club ait déjà entamé des négociations avec un nouvel entraîneur dans son dos ».
Les joueurs, globalement favorables à leur coach, apprennent la nouvelle via un simple message WhatsApp envoyé par le team manager. La Gantoise, de son côté, découvre le départ de Leko par les médias.
Une accumulation d’erreurs de communication qui laisse des traces. Reste désormais à savoir si cette décision, risquée dans sa forme et dans son timing, apportera réellement un bénéfice sportif au Club Bruges.
Salomon AGADA