Le RSC Anderlecht traverse une période charnière. Le club bruxellois vient d’acter le départ de Jan-Carlo Simic vers Al-Ittihad pour une somme dépassant les 20 millions d’euros, bonus compris. Une opération financièrement réussie, mais qui ne masque pas les zones d’ombre du mercato mauve. La Dernière Heure s’est penchée sur la situation et souligne les incertitudes entourant deux cadres : Yari Verschaeren et Mario Stroeykens.
Al-Ittihad a mis le paquet pour convaincre le jeune défenseur serbe. Recruté pour un montant supérieur à sa valeur marchande, Simic offre au RSCA un bénéfice net intéressant. Cette fois, Olivier Renard et Tim Borguet, souvent critiqués pour leur manque d’impact sur le marché, peuvent se targuer d’avoir réussi un joli coup. Le deal satisfait les deux parties : Anderlecht sécurise une rentrée d’argent importante, tandis que le club saoudien accueille un joueur prometteur.
Mais si ce transfert est une bouffée d’oxygène sur le plan financier, il laisse des doutes sportifs. Simic, comme Dolberg ou Edozie avant lui, n’a pas été remplacé. Quant au vétéran Jan Vertonghen, il n’a pas trouvé de successeur, accentuant le déficit d’expérience dans l’effectif.
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Verschaeren, un avenir incertainYari Verschaeren, cadre formé à la maison, arrive en fin de contrat en 2026, mais Anderlecht semble peu enclin à prolonger. La raison évoquée : un salaire élevé, difficile à justifier dans le contexte budgétaire actuel. Selon plusieurs sources, une vente dès janvier est envisagée afin d’éviter un départ gratuit l’été prochain.
Pourtant, le cas Verschaeren divise. Joueur polyvalent, discipliné et précieux dans le vestiaire, il s’est bien relancé cette saison en apportant de la créativité depuis le milieu de terrain. Certains observateurs estiment qu’il pourrait s’inscrire dans la durée, à l’image d’un Olivier Deschacht. Mais le club préfère capitaliser tant qu’une valeur marchande existe encore.
De son côté, Mario Stroeykens vit une situation similaire. Courtisé par plusieurs clubs, il n’a encore jamais reçu d’offre jugée satisfaisante par la direction. Le jeune attaquant est en position de force : son contrat court jusqu’en 2026, mais il pourra discuter librement avec d’autres clubs à partir de janvier.
Instabilité chronique
Pourquoi ne pas tenter une prolongation assortie d’une clause libératoire ? s’interroge La Dernière Heure. Une formule qui sécuriserait Anderlecht tout en offrant au joueur la possibilité d’un futur départ.
Ces hésitations s’expliquent aussi par le climat instable au sein du club. Depuis plusieurs saisons, les changements fréquents de dirigeants et de politiques sportives fragilisent la stratégie de prolongation des talents. Stroeykens, méfiant, a toujours privilégié le contrôle de sa carrière. Pourtant, il avait accepté en septembre 2023 de prolonger jusqu’en 2026 sous la houlette de Jesper Fredberg, preuve que la confiance peut encore exister.
Aujourd’hui, Anderlecht doit trancher : miser sur l’avenir de ses jeunes leaders ou privilégier la rentabilité immédiate. Un dilemme qui conditionnera la compétitivité du club dans les prochaines années.
Salomon AGADA