Sous la présidence de Wouter Vandenhaute, Anderlecht traverse une période turbulente. Après le licenciement de Brian Riemer, David Hubert est devenu populaire auprès des supporters et des joueurs en tant qu’entraîneur intérimaire. Cependant, son manque d’expérience et de compétence tactique a entraîné des critiques de plus en plus fortes.
Malgré le soutien de Vandenhaute, la confiance s’effrite après des performances médiocres et un jeu décevant. La direction souhaite préserver la stabilité, mais la pression augmente, notamment avec les Champions' Play-offs et la possibilité d’une nouvelle saison sans trophée. La question reste de savoir combien de temps Vandenhaute continuera à soutenir Hubert.
« Il est impossible d’imaginer Hubert comme entraîneur principal d’Anderlecht. Ce n’est pas le projet », avait écrit La Dernière Heure après le licenciement de Brian Riemer. « S’il ne trouve personne d’autre, c’est triste », avait ajouté Ludo Vandewalle dans Sjotcast.
Hubert n'était pas pris au sérieux
David Hubert n’était pas considéré comme un candidat sérieux pour le poste de T1 en raison de son manque d’expérience. Pourtant, il a rapidement fait bonne impression auprès de la direction, des supporters et des médias lors de son intérim.
Les résultats parlent toutefois d’eux-mêmes, et les supporters avaient déjà fait leur choix. Les joueurs étaient également satisfaits de Hubert à la tête de l’équipe. Après la victoire 3-0 contre le Standard, son nom a été scandé dans le stade. De Standaard l’a bien résumé : « David Hubert est devenu David Populaire. »
Plusieurs médias se sont demandé si Anderlecht ne ferait pas mieux de confirmer Hubert comme entraîneur principal. Peter Vandenbempt a toutefois estimé qu’Anderlecht, en tant que club de premier plan, ne devait pas céder à la pression populaire.
Finalement, c’est Wouter Vandenhaute qui a tranché, avec l’accord—ou la nécessité d’accepter—de Jesper Fredberg.
Les supporters ne voulaient pas de Ryan Mason
La révélation des négociations avec l’entraîneur candidat Ryan Mason a suscité une vague d’indignation chez les supporters, les joueurs et les analystes. En cause : Mason, bien qu’ayant travaillé en Premier League, n’avait guère plus d’expérience que Hubert.
Cela a montré que le président Vandenhaute était plus influencé par l’opinion des supporters qu’il ne voulait le laisser croire.
Après la période d’euphorie initiale, il est apparu que l’approche méthodique de David Hubert ne fonctionnait pas. Il ne semble pas être un grand motivateur, car les joueurs manquent souvent d’envie et de détermination pour gagner. Il n’y a pas de système de jeu clair, pas de schémas ou d’automatismes, et aucun plan B.
Tactique discutable
Sa tactique discutable et ses remplacements tardifs alimentent les critiques. Anderlecht joue de manière trop statique, avec peu d’attaques fluides, ce qui renforce la contestation autour de Hubert.
Son schéma défensif flexible à cinq ne fonctionne pas, le jeu manque de cohérence, et les Mauves ont souvent du mal à s’imposer au milieu de terrain.
Parmi tous les entraîneurs de l’ère Marc Coucke, Hubert, avec 54,55 % des points pris en championnat, est derrière Franky Vercauteren (60,32 %), Brian Riemer (59,89 %), Vincent Kompany (55,56 %) et Hein Vanhaezebrouck (55,33 %). Seul Felice Mazzu a fait pire.
Circonstances atténuantes
Hubert a quelques circonstances atténuantes, comme les blessures et le manque de qualité dans l’effectif, mais selon Marc Degryse (Het Laatste Nieuws), l’entraîneur doit aussi faire son autocritique.
Le week-end dernier, Anderlecht a été complètement submergé par Westerlo. Selon Jürgen Geril, journaliste pour Het Nieuwsblad le niveau de jeu devient même préoccupant en vue des Champions' Play-offs. Une partie des supporters présents a même commencé à scander « Hubert dehors ! »
Vandenhaute absent à Westerlo
Wouter Vandenhaute n’était pas présent au Kuipje, mais Geril s’est interrogé sur ce qu’il pouvait ressentir en voyant cela. Le Soir constate que la pression sur Hubert ne cesse de croître.
Pourtant, la direction veut lui accorder son soutien aussi longtemps que possible afin d’éviter une nouvelle période d’instabilité. Anderlecht a déjà connu onze entraîneurs différents depuis le rachat du club par Marc Coucke en décembre 2017.
Dans le même temps, la direction veut à tout prix éviter une huitième saison blanche—ou au moins un rôle de figurant en play-offs. Le risque de rater un ticket européen est élevé, tout comme la possibilité d’une troisième défaite consécutive en finale de la Coupe de Belgique, après les échecs de 2015 et 2022.
Tension palpable
Selon Kjell Doms, journaliste pour Het Laatste Nieuws, la tension est palpable à Neerpede. L’ambiance lors des débriefings hebdomadaires entre Hubert et Olivier Renard serait loin d’être détendue.
En interne, les regards se tournent de plus en plus vers l’entraîneur. L’insatisfaction face à l’état d’esprit affiché lors des matchs couve depuis un certain temps au sein de la direction.
Vandenhaute a pris un risque en soutenant Hubert, mais la question est de savoir combien de temps il pourra encore le faire. « Il faudrait une situation catastrophique pour qu’il soit licencié avant la fin de la saison. Après les play-offs, le club fera une évaluation approfondie », conclut Jürgen Geril.