Dans l'ombre des compétitions européennes, le football belge a subi un coup dur cette semaine. DAZN a unilatéralement résilié son contrat de diffusion. De ce fait, la Jupiler Pro League et ses clubs affiliés risquent de s'enfoncer encore davantage dans la crise.
Malgré la révélation choc de mardi dernier, l'affaire DAZN est loin d'être terminé. La Pro League maintient son intégrité juridique et a déposé plainte auprès du tribunal arbitral bruxellois CEPANI. Elle exige que la plateforme sportive britannique honore intégralement le contrat, y compris les paiements.
L'issue de cette bataille pour la Pro League reste incertaine et sera visible dans les semaines à venir. Faute de quoi, un désastre financier se profile : "Il faudra absolument trouver un accord. Sans les droits télévisés, plusieurs clubs vont faire faillite très rapidement", a averti le célèbre économiste du sport Trudo Dejonghe dans une interview accordée à De Morgen.
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La suppression des Play-Offs est une mauvaise choseSi l'accord avec DAZN est résilié, les droits médias devront être cédés à d'autres parties, peut-être sous la forme d'une chaîne dédiée. Mais de ce point de vue, la Pro League s'est tirée une balle dans le pied. Avec la suppression des Play-Offs, prévue dès la saison prochaine, la ligue a considérablement perdu de son attrait et de sa notoriété. Ces Play-Offs étaient particulièrement prisés des plateformes de streaming, qui privilégient les grands évènements.
Dejonghe confirme également que les Play-Offs ont été un atout majeur pour la Jupiler Pro League : "Le système des Play-Offs a offert à la compétition plusieurs moments palpitants. La saison dernière, sept des huit matchs précédant le début des PO étaient encore compétitifs. Sans ces pics d'intensité, on se retrouve avec de longues périodes de matchs inintéressants, ce qui représente un désavantage commercial."
Baisse d'intérêt pour le football belge
Le football belge semble donc être en net déclin. Ce déclin se reflète dans la baisse d'intérêt du public : "Dans mon entourage, presque plus personne ne parle de football belge, ce qui est révélateur. On ne peut même plus en regarder nulle part. Le spectacle disparait. Dimanche dernier, j'étais au stade et je ne connaissais pas un seul joueur de l'équipe adverse. C'était impensable avant", conclut Dejonghe.