Le RSC Anderlecht a frappé fort sur le marché international cet été. Nathan Dylan Saliba, 21 ans, arrive du CF Montréal et est considéré au Canada comme un milieu de terrain prometteur. Comment ce transfert est-il perçu de l'autre côté de l'océan ?
VoetbalPrimeur s'est entretenu avec deux experts du football canadien : Kristian Jack, observateur du club de l'équipe nationale canadienne, et Alexandre Gangué-Ruzic, rédacteur chez OneSoccer.
Au Canada, son arrivée au Lotto Park est déjà accueillie favorablement. « Les fans canadiens sont enthousiastes. Après une saison difficile à Montréal, il était clair qu'il était prêt à relever un nouveau défi », explique Kristian Jack. « Il veut devenir un pilier de l'équipe canadienne. Pour cela, il devait franchir cette étape. »
Selon Gangué-Ruzic, ce transfert s'inscrit parfaitement dans ce tableau. « Après les succès de joueurs tels que Jonathan David, Tajon Buchanan et Promise David en Belgique, on considère cela comme une décision logique et intelligente. La Belgique est un pays idéal pour le développement des jeunes Canadiens. »
Un joueur intelligent doté d'un bagage technique
Les deux journalistes considèrent Saliba comme un joueur intelligent doté d'un talent technique remarquable. « Il est fort balle au pied, ambidextre et possède une bonne passe », souligne Gangué-Ruzic. « Il est capable de contrôler le rythme du match, ce qui l'aidera à s'adapter rapidement au niveau belge. »
Jack loue également son toucher de balle. « En tant que jeune joueur, c'était un pur numéro huit. Il comprend le jeu, est calme en possession du ballon et apprend vite. Au cours de l'année écoulée, il s'est également amélioré sans le ballon. »
Il reste toutefois des points à améliorer. « Défensivement, il doit encore progresser, notamment en termes de puissance et d'intensité dans les duels », explique Gangué-Ruzic. « Et il doit se montrer plus dangereux dans la zone de vérité. Il sait tirer et faire des passes décisives, mais il n'y arrive pas encore assez souvent. »
En ce qui concerne son poste, les experts sont unanimes : Saliba a sa place en tant que milieu de terrain box-to-box. « Il a même joué en tant que milieu défensif lors du tournoi de la Gold Cup », explique Jack. « Mais son rôle naturel est celui d'un numéro 8, qui surgit dans la surface et brise les lignes. »
De plus, Saliba est mentalement mature pour son âge, ajoute Gangué-Ruzic. « Il a déjà porté le brassard de capitaine à Montréal. Il dégage une grande maturité. C'est rare chez les jeunes milieux de terrain. »
Dans le viseur de l'Eintracht Francfort
Anderlecht n'était pas le seul club intéressé. « En janvier, l'Eintracht Francfort avait déjà manifesté un intérêt concret », précise Gangué-Ruzic. « Mais lorsque l'option Anderlecht s'est présentée, cela nous a semblé être le bon choix. Ici, il peut accumuler du temps de jeu et se développer dans un environnement qui le prépare à de plus grandes responsabilités. »
Selon Jack, le modèle est clair. « Il a suivi de près le parcours de joueurs comme David et Buchanan. Ceux-ci avaient du mal à progresser car ils ne jouaient pas assez. Saliba sait qu'il a besoin de temps de jeu. Et à Anderlecht, c'est possible. »
À quoi ressemble une première saison réussie ? Les deux experts restent réalistes, mais ambitieux. « Une saison avec beaucoup de temps de jeu, au cours de laquelle il atteint plus de 1 500 minutes en tant que titulaire et ajoute quelques buts ou passes décisives, ce serait formidable », déclare Gangué-Ruzic. « Et s'il continue à progresser ainsi, il fera sans aucun doute partie de la sélection pour la Coupe du monde 2026. »