Annoncée avec faste par la FIFA, la nouvelle Coupe du Monde des Clubs peine à convaincre. Destinée à générer de nouveaux revenus et à séduire des marchés émergents, notamment les États-Unis, l’épreuve semble d’ores et déjà frappée par l’indifférence.
En dépit d’un plateau prestigieux et d’un mois complet de compétition, le public ne répond pas présent. Ni les joueurs, ni les médias, à l’exception de DAZN et quelques partenaires, ni les supporters ne semblent réellement concernés.
Sur les 12 premiers matchs disputés, plus de la moitié se sont joués dans des stades à moitié vides. Une déception majeure pour un événement censé incarner le "futur du football mondial". Le contraste entre l’ambition affichée et la réalité des tribunes est saisissant.
Une Amérique encore loin de la fièvre foot
Le choix des États-Unis comme terre d’accueil pose question. Si le "soccer" y progresse, il reste loin derrière le football américain, le basketball ou le baseball. Le tournoi n’a pas réussi à mobiliser les foules locales, même lors de matchs de prestige. Chelsea-Los Angeles FC s’est joué devant 22 137 spectateurs dans une enceinte de 72 035 places. Ulsan-Mamelodi Sundowns n’a attiré que 3 412 fans dans un stade prévu pour 25 500.
Quelques exceptions confirment toutefois que l’affiche compte : PSG-Atlético a réuni plus de 80 619 personnes au Rose Bowl, tandis qu’Al-Ahly contre l’Inter Miami a presque fait salle comble au Hard Rock Stadium (60 927 sur 65 326 places). Mais ces cas restent isolés.
Gianni Infantino, président de la FIFA, continue de vanter un tournoi "épique". Pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes : Palmeiras-Porto (46 275), Fluminense-Dortmund (29 755), River-Urawa (11 974)... Une série de désillusions pour un événement censé révolutionner le football de clubs.
En l’état, cette Coupe du Monde des Clubs apparaît comme un produit surévalué, déconnecté des réalités du terrain. Plus qu’un tournoi mondial, c’est pour l’instant une expérimentation sans public. Il serait peut-être temps de revoir la copie, avant que le football n’y perde son âme.
Salomon AGADA