Le RSC Anderlecht, club historique du football belge, traverse une nouvelle zone de turbulences en coulisses. Mardi dernier, un conseil d’administration tendu a permis à Wouter Vandenhaute de conserver son poste de président, malgré une montée manifeste des tensions avec Marc Coucke, principal actionnaire du club.
Derrière cette apparente stabilité, c’est une fracture stratégique et relationnelle qui s’aggrave, menaçant l’équilibre fragile des Mauves selon Het Laatste Nieuws et Sud presse.
Quand Marc Coucke avait recruté Wouter Vandenhaute en 2020, le choix apparaissait logique. Homme de médias influent, entrepreneur aguerri, Vandenhaute semblait le profil idéal pour stabiliser un club en perte de repères. D’abord conseiller externe, il avait progressivement gravi les échelons pour devenir président et coactionnaire. Un pari qui a porté ses fruits sur le plan financier, grâce à une gestion plus rigoureuse et des apports significatifs, y compris de Coucke lui-même.
Un redressement sportif inachevé
Mais sportivement, le redressement reste inachevé. Anderlecht peine à retrouver sa grandeur, enchaîne les réorganisations et laisse place à une instabilité inquiétante. La récente nomination de Tim Borguet, un ancien du marketing promu à la tête de la direction sportive, a mis le feu aux poudres. Selon Het Laatste Nieuws et Sudpresse, Coucke n’a appris la nouvelle qu’à posteriori, provoquant sa colère.
Le président a justifié cette décision en parlant d’une "intervention relevant des opérations courantes", ne nécessitant pas, selon lui, l’aval du conseil d’administration ni celui des actionnaires. Mais pour Coucke, c’est une remise en cause claire de son rôle et de sa position. La méthode employée, sans concertation, ajoute de l’huile sur un feu déjà bien alimenté par les frustrations accumulées.
Cette absence de communication souligne un dysfonctionnement plus profond dans la gouvernance du club. D’un côté, Vandenhaute tient fermement la barre grâce à l’appui de certains coactionnaires. De l’autre, Coucke, qui a injecté plus de 130 millions d’euros, voit ses marges de manœuvre se réduire. Il ne souhaite pas se retirer, mais se trouve de plus en plus isolé dans les décisions clés.
Une cohabitation à réinventer
Dans un contexte où la stabilité est cruciale pour relancer sportivement le RSCA, la tension entre ses deux hommes forts est une épine dans le pied du projet. La solidité institutionnelle d’Anderlecht dépendra désormais de leur capacité à s’accorder, malgré les désaccords. Car si Vandenhaute tient le gouvernail, Coucke garde les clés du coffre. Une alliance forcée, mais nécessaire.
Salomon AGADA