À quelques mois de la Coupe du Monde 2026, les performances des Diables Rouges suscitent plus d’interrogations que d’enthousiasme. Si la sélection belge a su tirer son épingle du jeu lors des dernières rencontres, notamment en s’imposant face au Pays de Galles (4-3) et en décrochant un nul précieux en Macédoine du Nord (1-1), le constat demeure nuancé.
Les succès sont entachés d’une instabilité chronique qui alimente les doutes quant à la capacité de l’équipe à tenir tête aux grandes nations lors de la phase finale.
Depuis la prise de fonction de Rudi Garcia, la Belgique oscille entre promesses et déconvenues. La direction technique peine à imposer une ligne claire et pérenne, victime de secousses répétées qui révèlent une fragilité psychologique inquiétante. La défense vacille sous la pression, les automatismes tardent à s’installer, et le groupe semble régulièrement paralysé dans les moments clés.
Pas de sérénité
Le maintien en Ligue A, arraché face à l’Ukraine en mars dernier, n’a pas apporté la sérénité espérée, bien au contraire. La saison s’apparente à un véritable thriller, où chaque rencontre tient du suspense permanent, sans que les Diables ne paraissent jamais maîtres du scénario.
L’analyse des matchs récents met en lumière une formation irrégulière, capable d’éclats mais aussi de graves failles. En Macédoine, le relâchement en fin de rencontre, suite aux sorties de cadres tels que De Bruyne, Meunier ou Lukaku, a coûté cher. Contre le Pays de Galles, la Belgique a su dominer les débats en menant 3-0 avant de presque perdre pied, se faisant rejoindre à 3-3 avant de s’en sortir in extremis.
Cette oscillation traduit un manque de maîtrise collective et un déficit de profondeur de banc inquiétant. Pire encore, les sauveurs restent toujours les mêmes : Kevin De Bruyne et, dans une moindre mesure, Romelu Lukaku. Une dépendance lourde de sens à un an de la compétition majeure.
Un horizon incertain face aux exigences du Mondial
À moins de douze mois du tournoi mondial, cette instabilité pose question. Le niveau d’exigence en Coupe du Monde sera d’un tout autre ordre, confrontant la Belgique à des adversaires au talent et à la rigueur tactique supérieurs. Si les Diables ne parviennent pas à trouver un équilibre durable et à élargir leur vivier de joueurs fiables, leur parcours risque d’être semé d’embûches.
Pour Rudi Garcia, le défi est clair : transformer une équipe aux ressources individuelles éclatantes mais au collectif vacillant, en un ensemble cohérent et résilient. L’avenir immédiat dira si cette métamorphose est à portée de main ou si les doutes vont continuer à peser sur la sélection belge.
Salomon AGADA