Cinq millions de francs belges ! Un prix exorbitant à l'époque, mais qui correspondait à la valeur du joueur, le plus grand fleuron jamais sorti de la peu fertile école des jeunes de l'Union Saint-Gilloise.
Le FC Brugeois, comme on disait à l'époque, était déjà l'un des plus grands club où avait toujours rêvé d'évoluer Daniel De Cubber, qui en plus avait de la famille (ses grands-parents) dans le coin.
Les cinq millions n'ont toutefois pas empêché la faillite de l'Union qui a néanmoins réussi à sauver son matricule 10, quelques mois plus tard, tandis que le Blauw en Zwart bruxellois allait même être méné jusqu'en finale de la coupe d'Europe des clubs champions par Ernst Happel, en 1978.
"J'en ai encore des frissons aujourd'hui", avoue-t-il à 71 ans, "jouer contre Liverpool à Wembley devant 90.000 spectateurs, même battu 1-0, cela reste le plus grand moment de ma carrière..."
Champion trois fois d'affilée sous le règne de l'Autrichien, De Cubber a ensuite été prêté au RWDM (16 matches), puis à Beveren (33 matches) avant de reprendre le cours de sa carrière au Jan Breydel, puis de la terminer au Racing de Tournai en 1985.
On imagine que même s'il avoue ne pas être connecté 24 heures sur 24 sur le foot dont il n'est pas fan de l'évolution trop dépendante d'intérêts financiers ("Ernst Happel n'arrête pas de se retourner dans sa tombe", dit-il dans Bruzz), le coeur de Daniel De Cubber balance entre "ses" deux clubs qui vont se disputer le titre lors des deux dernières journées de la Jupiler Pro League 2024-2025.
Pas rancunier
Eh bien pas tant que ça !
Affilié à l'Union dès l'âge de neuf ans, il a passé toute sa jeunesse en jaune et bleu, disputant même 45 matches de D2 en équipe première lors des saisons 1973-1974 et 1974-1975, il y a donc tout juste cinquante ans.
Ce qui prime sur les 147 rencontres et 16 buts en blauw en zwart, au plus haut niveau belge et même européen.
"Vous avez deviné", avoue-t-il. "Je suis toujours et avant tout Bruxellois, même si j'habite en Flandre depuis longtemps. L'Union aurait déjà dû remporter le titre au moins une fois depuis son retour parmi l'élite il y a quatre ans. Je suis sûr que Christian Burgess va cette fois le lui offrir..."
De Cubber n'a pourtant jamais eu la moindre nouvelle de l'Union après son départ à Bruges qui lui a tout de même rapporté un pactole.
"C'est un sponsor qui m'a un jour invité à donner le coup d'envoi d'un match contre Berchem en 2015", se souvient-il avec une certaine amertume. "L'Union n'y était pour rien, voire réticente..."
"Il ne fallait pas espérer un compliment d'Ernst Happel !"
Pour en revenir à la glorieuse période de Bruges cette dernière petite anecdote pour la route (DDC a été camioneur après sa retraite sportive): "il ne fallait surtout pas attendre le moindre compliment de Ernst Happel", raconte-t-il.
"Même pas quand tu éliminais la Juventus de Turin en demi-finale de la Coupe d'Europe des Clubs champions..."
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