Le nom de Joey Didulica (43) vous dit peut-être encore quelque chose. Le gardien australien d'origine croate a défendu les filets du Beerschot en 2001. Et il a pris tellement de coups sur la tête qu'aujourd'hui, il craint de subir des conséquences graves.
Après sa carrière, il a passé un scanner du cerveau qui a décelé des cicatrices telles celles qu'on retrouve généralement sur les victimes de graves accidents de la route. Chaque jour, il a mal à la tête. Il ne supporte plus le soleil ni le bruit. Il ne peut plus travailler car il a du mal à se concentrer. Il lui arrive de divaguer et de devoir se coucher à 20 heures, tellement il est fatigué.
En 2006, il est entré en collision avec Jason Culina (PSV). Deux ans plus tard, il a arrêté un penalty de Luis Suarez qui lui a shooté dans le crâne. "J'ai su tout de suite que c'était grave", dit-il dans De Volkskrant.
"A l'époque, quand un joueur avait une commotion, on ne faisait pas attention. Je suis bien installé en Australie, je vois les dauphins par ma fenêtre, j'ai une famille formidable et j'ai eu une belle carrière mais j'ai mal à la tête et ça ne fait qu'empirer. Alors, je me pose des questions. J'ai peur de devenir dépressif, suicidaire. Ou fou."
Il estime que le calendrier est trop chargé. "Quand un joueur est blessé à la tête, on a trois minutes pour le remettre sur pied. Il faudrait au moins dix minutes. Je me demande ce qu'on attend pour légiférer en la matière. C'est le Moyen Age. Il faut protéger davantage les joueurs. Je n'aimerais pas qu'il leur arrive ce qui m'arriver. Il faut aussi les protéger contre eux-mêmes car ils ne pensent qu'à court terme, avec toutes les conséquences que ça engendre."