Le football belge a subi un coup dur cette semaine avec la rupture unilatérale de son contrat de diffusion par DAZN. Cette décision est principalement motivée par des raisons financières, bien entendu. Toutefois, la baisse d'audience a également pesé dans la balance.
DAZN a acquis les droits de diffusions du football belge lors du rachat d'Eleven Sports. Eleven Sports détenait ces droits depuis 2020, pour un montant annuel d'environ 103 millions d'euros. Cette acquisition représentait une opportunité idéale pour DAZN de s'implanter sur le marché belge. De plus, une part importante des coûts a été récupérée grâce à ma revente des droits aux opérateurs de télécommunications.
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Produit peu attrayantLa plateforme sportive britannique souhaitait réitérer cette stratégie après avoir remporté l'appel d'offres 2025-2030 à la fin de l'année dernière. Le prix avait cependant baissé, à 84 millions d'euros par an. Un montant finalement prohibitif. Cette fois-ci, les opérateurs télécoms n'étaient pas disposés à investir massivement dans le football belge. Et DAZN était loin d'atteindre le seuil de rentabilité avec ses propres abonnés.
C'est pourquoi la plateforme de streaming a rompu le contrat. Malgré une rémunération inférieure à celle du cycle précédent, le football belge est loin d'être rentable. Et selon le chroniqueur Hans Vandeweghe, cela est dû en grande partie au produit lui-même. La Jupiler Pro League et les compétitions apparentées ne sont tout simplement plus assez attractives. Surtout si les Play-Offs sont amenés à disparaître.
Sur le plan international, les championnats belges jouent un rôle quasi inexistant : "Je pense que les opérateurs télécoms ont compris que le football international est plus attractif pour attirer des abonnés, mais cela reste un secret bien gardé. Il est vrai que le football belge a subi une forte baisse de valeur ces dernières années. Il n'y a vraiment qu'une seule équipe intéressante qui ait une certaine réputation à l'étranger : le Club de Bruges."
En Belgique, le manque d'ancrage local contribue à réduire l'intérêt : "Les autres clubs improvisent, venant immédiatement leurs joueurs vedettes à l'étranger pour ensuite recruter de jeunes talents étrangers. Ce lien avec leur ville, avec leurs propres talents, est rompu. Cela peut expliquer pourquoi les consommateurs n'achètent pas les abonnements coûteux pour le championnat national."
Facteurs typiques belges
Enfin, plusieurs facteurs spécifiques à la Belgique entrent également en jeu, rendant l'investissement moins attractif : "Le championnat belge est confronté à une scission entre deux marchés : le marché francophone et le marché néerlandophone. De plus, ce secteur compte peu d'acteurs ; aux Pays-Bas, on en compte au moins cinq. Si Telenet et Proximus restent passifs, il n'y aura aucune alternative", conclut Vandeweghe.