Dix ans après avoir été écarté du centre de formation d’Anderlecht, Ismaël Saibari savoure une revanche éclatante. À 24 ans, le milieu offensif du PSV Eindhoven est devenu l’un des joueurs les plus en vue du championnat néerlandais.
Dimanche dernier, son triplé contre Feyenoord (3-2) a confirmé l’étendue de son talent et son incroyable progression. Pourtant, tout avait mal commencé pour lui à Neerpede. « Je jouais au Beerschot, mais le club a fait faillite et j’ai choisi Anderlecht. J’y ai joué deux ans jusqu’à ce qu’un jour avant le début du championnat, on me dise que je pouvais partir. Ils me trouvaient trop gros », raconte-t-il au Nieuwsblad.
À l’époque, Saibari est jugé paresseux, peu discipliné et mal préparé physiquement. Des critiques qui l’ont profondément marqué, mais qu’il dit aujourd’hui comprendre avec le recul.
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De Genk à Eindhoven : la métamorphoseAprès son départ d’Anderlecht, Saibari rebondit d’abord au KV Malines, puis à Genk. Mais là encore, il ne trouve pas sa place. « Si le Jong Genk avait déjà existé à l’époque, je serais sans doute resté », confie-t-il avec lucidité.
Sa persévérance finit toutefois par payer. Au PSV, il a explosé cette saison : huit buts en sept matchs, dont des réalisations en Ligue des champions contre Leverkusen et Naples. Son triplé contre Feyenoord symbolise cette renaissance après des années de doutes.
Malgré ses exploits, Saibari a encore des choses à améliorer sur certains points. Par exemple, lors du match contre Leverkusen en Ligue des champions, il est entré avec quinze secondes de retard en raison d’un problème avec ses chaussettes. La saison passée, cela lui avait déjà coûté un match contre Arsenal. Une anecdote révélatrice d’un joueur passionné mais encore en quête de rigueur totale.
Pour Anderlecht, l’histoire a un goût amer. Le joueur qu’on jugeait “trop gros” est désormais un atout majeur du PSV, courtisé en Europe et promis à un avenir radieux. Saibari, lui, savoure son parcours : la revanche d’un talent longtemps incompris, aujourd’hui au sommet de son art.
Salomon AGADA