Le Club Bruges retient son souffle. À l’approche du mercato hivernal, un dossier sensible refait surface : celui de Raphaël Onyedika. Le milieu nigérian, pilier du système de Nicky Hayen, attire à nouveau l’attention de l’Eintracht Francfort. Les Allemands, à la recherche d’un milieu récupérateur et discipliné, en ont fait l’une de leurs priorités. Si le joueur se montre ouvert à un départ, le Club, lui, mesure déjà les conséquences d’une telle perte.
En août dernier, le nom d’Onyedika figurait déjà sur la short-list de Francfort. À l’époque, il ne s’agissait que de simples contacts et de quelques échanges préliminaires. Mais cet automne, la piste s’est réactivée avec insistance. Selon plusieurs sources, le club de Bundesliga planifie un mercato ambitieux, avec trois renforts ciblés, dont un milieu axial capable d’apporter contrôle et équilibre. Et dans ce profil, Onyedika correspond parfaitement.
L’Eintracht reste prudent, avec des plans alternatifs en cas d’échec : Vitaly Janelt (Brentford) et Sergi Altimira (Betis). Cela en dit long sur la stratégie allemande : ne pas dépendre d’un seul joueur, tout en continuant de sonder le marché. Pour convaincre Bruges, il faudra dépasser la barre symbolique des 20 millions d’euros, un montant qui correspond à la valeur estimée du joueur sur le marché.
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Un départ possible, mais pas à n’importe quel prixRaphaël Onyedika n’a jamais caché son ambition. L’idée d’un transfert vers la Bundesliga le séduit. Mais le milieu ne compte pas forcer son départ. Contrairement à la saison passée, où il avait mal vécu un transfert manqué, le Nigérian a choisi cette fois la patience et la performance. Professionnel jusqu’au bout, il continue d’enchaîner les prestations de haut niveau.
« Dire qu’il veut partir est juste, mais préciser qu’il ne force pas les choses est tout aussi important », glisse une source proche du vestiaire. Onyedika reste donc concentré sur le terrain, conscient que chaque match réussi peut renforcer sa valeur, et offrir au Club une position de force lors des négociations.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En dix titularisations cette saison, Onyedika est le roi des interceptions (49), a récupéré 100 ballons et remporté 72 duels, n’étant devancé dans cette dernière catégorie que par Mechele et Tzolis. Des statistiques qui soulignent son rôle clé dans l’équilibre brugeois.
Joueur de classe mondiale
Hans Vanaken ne s’y trompe pas : il l’a qualifié de « super important ». Hein Vanhaezebrouck, plus dithyrambique encore, parle d’un joueur « de classe mondiale ». L’absence du Nigérian face à l’Atalanta a d’ailleurs été criante : après l’égalisation italienne, Bruges a perdu tout contrôle, symptomatique du vide laissé par son milieu défensif.
Sa valeur dépasse donc le plan sportif. Onyedika incarne la stabilité mentale, le calme dans la tempête, celui qui maintient le bloc soudé quand tout vacille. Le club le sait : perdre un tel profil en janvier reviendrait à affaiblir son assise collective.
Le Club Bruges ne peut ignorer la réalité du marché : une offre supérieure à 20 millions d’euros constituerait une aubaine financière. Mais sur le plan sportif, le départ d’Onyedika serait une plaie ouverte. Le Nigérian est désormais l’un des leaders du vestiaire, au même titre que Vanaken, Mechele ou Mignolet.
Un des joueurs les plus complets du championnat
Malgré un léger accrochage survenu lors du match face à Monaco, rapidement dissipé par Nicky Hayen et relativisé par Georges Leekens, Onyedika reste exemplaire et respecté. Sa progression, depuis son arrivée, en fait l’un des milieux les plus complets du championnat.
Francfort insiste, Onyedika écoute, Bruges s’interroge. Et pendant que les tractations se préparent en coulisses, une question demeure : le Club peut-il vraiment se permettre de laisser partir son moteur au cœur de l’hiver ?