Manchester United dispute ce mercredi soir un des matches les plus importants de son histoire. S'il remporte la finale de l'Europa League face à Tottenham, il sauvera une partie de sa saison, souillée par les conflits internes. S'il perd, il s'enfoncera encore un peu plus dans la crise et hypothéquera déjà... le début du prochain exercice.
Au milieu de tout cela, l'entraineur, Ruben Amorim, a encore beaucoup à prouver. Intelligent, il a déclaré dès avant le match que même un titre européen n'effacerait pas les désillusions connues. "Ca peut nous aider, les gens nous regarderont autrement, mais ça ne va rien changer à ce qui s'est passé", dit-il. "Nous devons nous montrer enthousiastes et confiants mais beaucoup de choses doivent changer. Ce n'est pas un trophée qui va résoudre tous nos problèmes."
Plus encore que le trophée, ce qui compte ce soir, c'est la qualification pour la Ligue des Champions, avec les recettes qu'elle génère. L'entraineur portugais ne veut pas mettre de pression supplémentaire sur ses joueurs. "Nous faisons ce qu'il y a à faire. Je viens d'un club où l'argent de la Ligue des Champions était fondamental pour nous permettre de conserver les joueurs. Ce n'est pas le cas ici: United est un club énorme, une marque puissante qui génère des revenus indépendamment de la Ligue des Champions."
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Postecoglou traité de clownQuel que soit le résultat, Amorim semble avoir la confiance de ses dirigeants. "Je ne sais pas l'expliquer mais je pense que les gens comprennent ce que nous tentons de faire", dit-il.
Ce n'est pas le cas d'Ange Postecoglou, qui n'a pas du tout apprécié un titre du journal "The Standard" dans lequel on pouvait lire qu'il sortirait de cette finale en héros ou... en clown. "Parler en ces termes de quelqu'un qui a travaillé pendant 26 ans pour atteindre une finale européenne... Je ne sais pas quoi dire. Mon avenir n'est pas important. J'ai déjà quitté un club après avoir remporté des trophées. Si c'était cela qui me préoccupait, nous ne serions pas arrivés jusqu'ici. Nous avons une belle opportunité et nous voulons la saisir."
Son est rétabli et pourra jouer. Cette victoire, il la veut plus que n'importe qui. "En 10 ans ici, je n'ai rien gagné. Il faut que ça change", dit le Coréen, âgé de 32 ans.
Sixième finale entre clubs anglais
C'est la 19e fois que deux clubs d'un même pays vont jouer une finale européenne, la sixième entre club anglais. La dernière fois, c'était en 2021 à l'occasion de la victoire de Chelsea sur Manchester City en finale de la Ligue des Champions à Porto. Manchester United a déjà disputé une finale 100 % anglaise contre Chelsea en 2008 (Ligue des Champions). Tottenham, lui, a disputé la toute première d'entre elles, en 1972 contre Wolverhampton en Coupe UEFA, avec une victoire à la clef. En revanche, il a perdu celle de 2019 contre Liverpool. Lors des cinq finales précédentes opposant des clubs anglais, le mieux classé en Premier League l'a emporté à quatre reprises. Ici, Manchester est actuellement 16e... juste devant Tottenham.
Manchester tentera de remporter sa deuxième Europa League. Il l'avait gagnée en 2016-2017 en battant l'Ajax en finale (2-0), sous la conduite de José Mourinho. En 2021, avec Solsjkaer à sa tête, il avait perdu la finale aux tirs au but (10-11) face à Villareal. Quatre joueurs de l'époque sont encore présents aujourd'hui: Bruno Fernandes, Harry Maguire, Luke Shaw et Amine Diallo.