Le Standard reste sur trois matches sans défaite mais on ne peut pas dire que son jeu soit chatoyant. Pendant ce temps, Mehdi Carcela, un des joueurs les plus créatifs de notre championnat, se morfond sur le banc: il n'a pas encore joué la moindre seconde.
"Il n'y a rien avec Mehdi", dit Montanier à chaque fois qu'on lui pose la question. "Je l'apprécie mais j'aligne les joueurs en forme. Ce n'est pas le cas de Mehdi, il doit refaire surface. J'ai fait entrer Cop et Oulare, ils ont beaucoup travaillé."
En 2018, c'est Carcela qui avait obtenu le plus de points au premier tour du referendum du Soulier d'Or. Et au classement final, il n'avait été devancé que par Vanaken. Entretemps, Michel Preud'homme est arrivé et Carcela a été moins à l'aise qu'avec Sá Pinto, qui lui laissait davantage de liberté.
Une légende raconte que Carcela aurait souffert du lockdown. Mentalement et physiquement. Que c'est pour cela qu'il aurait pris du retard lors de la préparation. Pourtant, ses tests physiques étaient bons. Et quand on demande à Gavory comment va Carcela, il répond: "Il va très bien."
Carcela n'est pas du genre expansif mais on sent bien qu'il n'est pas heureux. Il se demande si le Standard compte encore sur lui. Car, ce n'est pas un secret, son contrat pèse lourd sur le budget. Et à son âge, il n'est pas sûr de trouver mieux ailleurs.
Une chose est certaine: tant qu'il n'aligne pas Carcela, Montanier ne pourra pas justifier d'éventuels mauvais résultats par un manque de talent dans l'équipe. Jusqu'ici, le classement parle pour lui. Mais on ne peut pas dire que le Standard ait déjà rencontré des cadors.
Et le fait de répondre toujours avec le sourire et beaucoup d'élégance n'enlèvera rien à la pertinence de la question à laquelle, un jour, il faudra bien répondre ouvertement.