La tension monte entre la Pro League et DAZN. Alors que l’entreprise britannique détient depuis peu les droits télévisés du football belge, son avenir dans le paysage médiatique national semble déjà incertain. Le verdict tombera vendredi : DAZN pourrait suspendre temporairement ses paiements mensuels à la Pro League, plongeant les clubs dans une inquiétude croissante.
Officiellement, l’accord entre DAZN et la Pro League reste valide. Mais en coulisses, la confiance s’effrite. Les deux parties ont repris les négociations pour tenter de redéfinir les termes du contrat. En cause : des retards et des blocages persistants. Le service de streaming n’a toujours pas trouvé d’accord avec les opérateurs télécoms belges, notamment Telenet et Proximus, pour la diffusion des matchs, une étape pourtant essentielle.
DAZN s’est engagé à verser 84 millions d’euros par an pendant cinq saisons, mais peine déjà à rentabiliser son investissement. Le nombre d’abonnés belges reste insuffisant pour couvrir les coûts colossaux liés aux droits télévisés. « Des discussions sont en cours à ce sujet », précise Het Nieuwsblad. Le quotidien ajoute : « Une enquête montre que de plus en plus de clubs envisagent, comme cela s'est déjà produit en France, que le contrat ne puisse être honoré. »
La piste d’une chaîne 100 % Pro League refait surface
Face à cette incertitude, la Pro League explore des solutions alternatives. L’idée d’une chaîne propre, longtemps mise de côté, refait surface. « C'est pourquoi l'idée de créer notre propre chaîne sportive refait surface », explique encore Het Nieuwsblad. Ce projet avait déjà été étudié avant le partenariat avec DAZN, mais jugé trop ambitieux à l’époque.
À présent, la donne change. La création d’une chaîne dédiée pourrait devenir une option viable, surtout si le contrat avec DAZN devait capoter. Officiellement, la Pro League envisageait de lancer cette plateforme autour de 2030. Mais les difficultés actuelles pourraient accélérer le calendrier. Le recrutement récent de Thibeau De Vos, nommé directeur des médias et des partenariats, s’inscrit dans cette perspective. La ligue deviendrait alors responsable de la production, de la distribution et du modèle économique, avec un appui possible de sociétés belges comme Woestijnvis.
Dans l’immédiat, les équipes belges espèrent que DAZN respectera au moins ses engagements jusqu’à la fin de la saison. L’inquiétude est réelle : une rupture prématurée priverait les supporters de la diffusion de la Jupiler Pro League et de la Challenger Pro League. « Les clubs craignent qu'en cas de rupture immédiate du partenariat, les supporters belges ne puissent plus voir les programmes de la Jupiler Pro League et de la Challenger Pro League pendant un certain temps », conclut Het Nieuwsblad.
Une chose est sûre : la Pro League se prépare déjà à toutes les éventualités. Si DAZN ne tient pas ses promesses, le football belge devra vite réinventer sa vitrine médiatique.
Salomon AGADA
LIRE AUSSI:
Victoire éclatante en dehors du terrain: Bruges au pouvoir