Le football allemand menacé d'explosion

Réunis mercredi dans un hôtel de l'aéroport de Francfort, les clubs de première et deuxième Bundesliga ont refusé l’entrée d’un investisseur au sein la Deutsche Fußball Liga (DFL) via sa future filiale “MediaCo GmbH & KGaA” chargée de la commercialisation des droits de diffusion.

En échange de 12,5% des recettes pour une durée de vingt ans, la DFL aurait perçu de ce fonds d’investissement une somme de 2 milliards d’euros avec un versement étalé sur cinq ans.

Sur les 36 clubs composant l’assemblée, 24 voix étaient nécessaires pour valider cet accord et orienter la Bundesliga vers un nouveau modèle financier.

Le vote secret - à la demande du VfL Bochum - s’est soldé par 20 voix pour, 11 voix contre et cinq abstentions, révèle SportBild (https://tinyurl.com/5n82cvu5).

“C'est la démocratie”, a amèrement concédé Hans-Joachim Watzke, président du Borussia Dortmund et de la DFL, dont le directeur-général Axel Hellmann (51 ans) a annoncé qu'il démissionnerait le 30 juin.

"Le Bayern Munich et le Borussia Dortmund en particulier auraient transféré beaucoup de nos droits au marketing central de la DFL afin de renforcer la solidarité. Nous avons  tendu une perche à la ligue, nous aurions certainement dû apporter la plus grande contribution et nous l'aurions fait. Mais à présent ses plus grands clubs vont certainement réfléchir à la façon dont les choses vont continuer pour eux. Personne ne devra en tout cas venir nous voir avec des problèmes de solidarité dans un avenir proche...", a-t-il prévenu.

Les gagnants seront les perdants

On l'aura compris, c'est une menace de scission.

En clair les clubs de Bundesliga se retireraient de la DFL pour fonder leur propre ligue, tandis que ceux de la 2. Bundesliga seraient contraints de négocier séparément leurs contrats TV, comme en Angleterre.

Autrement dit ils paieraient cher leur victoire de mercredi.

Sauf que l'aspect financier n'était pas l'essentiel à leurs yeux.

Les opposants partaient en effet du principe que le futur investisseur n'allait forcément pas se contenter de payer pour rester au balcon, mais exiger des droits de codécision afin de protéger et d'augmenter activement le rendement de son investissement.

Une des craintes majeures était de le voir influer sur le calendrier des matchs.

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