Les Buffalos n'occupent actuellement que la 12e place du championnat.
Les supporters du club de football de La Gantoise ont mis en ligne vendredi une lettre ouverte exprimant leur inquiétude quant au malaise des derniers mois au sein de la formation qui évolue à la Ghelamco Arena. « Nous reconnaissons de moins en moins notre club. Nous constatons un manque de vision », selon le collectif « SOS Ons Gantoise ». Plus de 1.500 fans se sont abonnés à la lettre en 24 heures.
La Gantoise a déclaré l’été dernier qu’elle voulait être le principal concurrent du Club Bruges, mais n’a pas encore été en mesure de réaliser cette ambition. Les entraîneurs Thorup et Bölöni ont été remerciés. En championnat, les Buffalos a gagné 13 points sur 36. Le club a perdu ses trois premiers matchs en Europa League.
Le collectif « SOS Ons Gantoise » exprime sa préoccupation. « Jadis acclamé pour son football attrayant, jadis loué pour s’être débarrassé d’un gigantesque gouffre de dettes, aujourd’hui si confus et maladroit à tant de niveaux. L’incompréhension est si grande que nous nous posons des questions. Les tergiversations froides de ces derniers mois, la disparition de nos espoirs, nous ont fait comprendre qu’il y a plus que ce qui se passe sur le terrain », précise la missive. « Cette lettre n’est pas une attaque contre La Gantoise, mais nous partageons notre vision. Nous le faisons en public parce qu’il n’y a pas de caisse de résonance transparente au KAA Gand et que c’est trop silencieux de l’autre côté ».
La lettre ouverte parle d’un manque de vision à la direction du club. « Il n’y a pas de ligne, ni du point de vue sportif, ni organisationnel », estiment les supporters. Par exemple, il est fait référence à la nomination de Bölöni, qui représente le football défensif. « Cependant, l’ADN gantois est offensif, dominateur et attractif », selon les fans, qui font également référence à la façon dont Peter Balette a été traité, aux nombreux transferts estivaux et à la politique de transfert des cinq dernières années, au licenciement de deux « datascouts » et au flux limité de ses propres jeunes dans les transferts.
Les supporters soulignent également que La Gantoise est devenue une entreprise en pleine croissance après le déménagement à la Ghelamco Arena en 2013 et le titre en 2015. « Mais les décideurs semblent toujours être à l’Ottenstadion (l’ancien stade du club, ndlr). La structure et la culture organisationnelles n’ont pas suivi la croissance vers le club du top. On peut donc se demander à voix haute si c’est la structure et la culture idéales pour une équipe professionnelle de haut niveau. Dans de nombreux secteurs du club, les choses tournent mal. Aujourd’hui, La Gantoise donne l’impression d’un club centré sur lui-même, géré de manière centralisée, où on travaille avec les partenaires de confiance de manière habituelle. Un club qui n’utilise pas pleinement le potentiel existant en interne et ne recherche pas suffisamment de nouveaux talents. Un club qui ne veut ou n’ose pas innover. Par conséquent, le KAA Gand, en tant qu’entreprise, en tant que marque, en tant qu’ambassadeur de Gand, manque des opportunités. Gand pourrait être un pionnier, mais il n’ose pas, ne veut pas et ne peut pas. Gand n’a pas fait un pas en avant après le titre national. En matière de politique et de sport, nous sommes immobiles, voire en recul ».
Enfin, le collectif dénonce le fossé qui s’est creusé entre le club et les supporters. « Nous sommes dans le noir en matière de politique, nous n’avons pas notre mot à dire et nous ne sommes même pas interrogés. La Gantoise ne fait aucun effort pour nous entraîner dans l’histoire », précise le texte. « Trop souvent, nous sommes simplement considérés comme du bétail apprivoisé, comme une source de revenus allant de soi. Cependant, nous sommes beaucoup plus engagés que les médias, les sponsors et les bonus télévisuels ».
Le KAA Gand a invité les initiateurs de la lettre ouverte, qui a déjà été signée par plus de 1.500 fans, à une discussion.