Le FC Bruges vit des moments difficiles. Plusieurs de ses joueurs dribblent à côté de leurs pompes. Clinton Mata est un de ceux qui se débrouillent encore le mieux. A lui, on ne peut pas lui reprocher un manque de combativité.
"Pour jouer à Bruges, on doit être une machine de combat, un soldat", dit-il dans Sport/Foot Magazine. "Quand on va au front, c’est pour tuer. On ne caresse pas l’ennemi. Après la guerre, on est amis, mais pas pendant. Même quand je connais l’adversaire, je ne le salue pas pendant le match. Tout au plus un petit geste de la tête. Et au duel, j’y vais à 100%. Avant, je n’étais pas comme ça. Quand je jouais contre un ami, je me retenais. J’étais trop mou. Lui pas et alors, je perdais. À ce niveau, on n’a pas le choix : c’est lui ou moi. C’est la jungle. En interne aussi. À l’entraînement, on est 22, 23, parfois plus. Tout le monde veut jouer, mais il n’y a que onze titulaires. C’est dur. Celui qui est le plus fort mentalement joue."
Il ne comprend pas non plus que certains joueurs aient du mal à s'adapter parce qu'il n'y a pas beaucoup de place pour les loisirs au sein du groupe. Okereke, par exemple, regrette sa période en Italie, où il allait au karaoké avec ses équipiers.
"Je pense qu’au Barça ou au Real, on n’a pas le temps de faire tout ça. Nous, parfois... Celui qui trouve que ce genre de choses est important doit jouer à un échelon moins élevé. Là, il aura des amis, ce sera plus chouette, il chantera avec ses potes... Le foot pro, c’est : travail, travail, travail. Sans arrêt. Il faut toujours se remettre en question. Parfois, on m’encense après un match. Ça fait plaisir, mais le lendemain, je suis un des premiers à arriver à la salle de fitness. Parce que je sais pourquoi j’ai atteint ce niveau."