Le journaliste hollandais Sjoerd Mossou (Algemeen Dagblad) s'intéresse de fort près à ce qui se passe en Belgique. C'est lui qui, la semaine dernière, avait écrit que notre pays était "la plus grande république bananière footballistique d'Europe". Mais il ne critique pas pour le plaisir de critiquer. Son hommage à Kevin De Bruyne est la preuve qu'il apprécie aussi ce qu'on fait de ce côté-ci du Moerdijk.
"On parle de Lewandowski, Messi et Ronaldo mais le meilleur joueur du monde, c'est Kevin De Bruyne", écrit-il dans un éditorial avant le Final 8 de la Ligue des Champions.
"On parle trop peu de De Bruyne. A une certaine époque, quand on voulait faire celui qui s'y connaît, il suffisait de citer le nom d'Andrea Pirlo. Messi et Ronaldo, c'était trop facile. (En Hollande, celui qui veut faire le malin parle de Frankie de Jong.)
"Mais rares sont ceux qui parlent de De Bruyne. Parce qu'il est né en Belgique, pays de la modestie, et parce qu'il ressemble au copain de classe dont on oublie toujours le nom."
"Pourtant, son jeu est aussi profond qu'il est simple. Tout le monde voit qu'il joue bien mais seuls les connaisseurs le reconnaissent."
"Les passes de De Bruyne ne sont jamais trop appuyées ou trop faibles. Même quand il semble en déséquilibre, on dirait qu'il a une télécommande dans sa poche. Ca fait de lui le Pirlo, le Sócrates, le Litmanen ou le Willem van Hanegem des temps modernes. Un joueur de l'ombre qui, secrèteent, est le meilleur de tous."
"En 2020, De Bruyne en est là. En ces temps de déprime, où le football n'a jamais été aussi peu attractif, un rouquin flamand à la coiffure de fermier joue avec l'intelligence d'un mathématicien et la finesse d'un peintre."