Le journaliste de l'Avenir Jean Derycke est décédé ce lundi matin. Âgé de 42 ans à peine, il est l'auteur du ivre qui retrace la vie de Felice Mazzu : "Papa, je te promets qu’un jour", publié aux éditions Luc Pire. L'entraîneur de Charleroi a fait parvenir une lettre à la rédaction, la voici en intégralté.
Jean,
J’ai toujours eu envie d’écrire un livre, je ne sais pas pourquoi d’ailleurs, et toi, en homme simple, humble, intelligent, tu es venu me trouver un jour pour me dire: «Felice, j’ai une idée. Tu penses pas que ce serait top d’écrire un bouquin sur ta vie, maintenant que tu es médiatisé?» Je t’ai répondu: «Oui, pourquoi pas», alors que dans mon for intérieur, j’attendais ce moment avec impatience.
Tu es celui qui a découvert ma vie intime en premier, tu es celui qui a transcrit mes émotions en premier, tu es celui qui a fait parcourir ma vie sur 140 pages. Du grand art!
Nous n’avons même pas eu le temps de savourer notre aventure. Nous n’avons même pas eu le temps de manger ensemble. Nous n’avons même pas eu le temps de nous présenter nos épouses et nos enfants, alors que nous en parlions souvent. Mais quel gâchis! Courir après le temps et le temps te rattrape, alors aujourd’hui tu vas avoir le temps de te reposer. Si tu pouvais penser, là où tu es, à la suite de notre aventure, ça serait génial, j’ai un gros goût de trop peu…
Tu me manques déjà, ta barbe me manque, ta cigarette roulée me manque. Comment vais-je faire après un match sans ton tabac qui me faisait un bien fou? J’y penserai à chaque fois, comme si notre lien et notre aventure n’étaient pas qu’une histoire de livre, mais bien une réelle relation au-delà du journalisme, au-delà des conformités de la presse, au-delà des obligations journalistiques. JUSTE UNE SUPERBE AVENTURE HUMAINE QUI EST DÉJÀ ÉPUISÉE. Mais ta plus grande richesse, celle qui fait de toi un artiste, restera la bande dessinée. Tu as offert à Julie, mon épouse, ton denier chef-d’œuvre: «Panique sur la PQR». Elle l’a évidemment dévoré, non pas le livre, mais bien Bertin Timbert, le protagoniste qui, comme moi un jour, avait promis à son père… d’être reporter.
Finalement, tu incarnes la réussite de ceux qui promettent à leurs père, entraîneurs, reporters………
Merci Jean, pour tous ceux-là. Ton épouse et tes filles sont très fières de toi. Elles savent l’immense qualité et l’humilité qui sont en toi et ça, jamais, elles ne l’oublieront. Personne, d’ailleurs, ne t’oubliera.
Là où tu es aujourd’hui, on va avoir besoin de toi, de ta plume, de ton dessin, de ta gentillesse, de ton tabac, de ton sourire, de ta barbe. Fais-en profiter ton nouveau monde.
À jamais avec toi et ta famille.
Je t’embrasse.
Je t’aime.
Felice Mazzù