Le syndicat des joueurs du Championnat d'Espagne (AFE) a menacé mercredi la Ligue (LaLiga) de se mettre en grève si celle-ci ne revenait pas sur son projet de délocaliser un match officiel aux Etats-Unis, annoncé jeudi dernier.
"Nous sommes fatigués de ces décisions unilatérales qui affectent directement les joueurs", comme celle de "jouer hors d'Espagne", a martelé le président de l'AFE David Aganzo, à l'issue d'une réunion auxquelles des stars du Real Madrid et du FC Barcelone, comme Sergio Ramos et Sergio Busquets, ont notamment participé.
Aganzo a annoncé que l'AFE prévoyait de rencontrer LaLiga en septembre, pour contester ce projet et laisser quelques jours à la Ligue pour y renoncer.
Si cela n'est pas fait, "fin septembre ou début octobre, nous devrons commencer à agir", assure Aganzo, qui se dit "prêt à aller jusqu'au bout", évoquant la possibilité d'une "grève".
"Nous nous sommes habitués à voir un football uniquement fait d'argent et d'affaires", a déploré le président de l'AFE, regrettant que la Ligue, qui prône depuis quelques années une politique de conquête internationale en vue de s'imposer sur le marché des droits télévisés, ne prenne plus en compte "la santé et les risques pour les joueurs".
Aganzo a également pointé les "calendriers hyper serrés" et ses "horaires qui ne bénéficient qu'au public étranger".
Jeudi, LaLiga avait annoncé son projet d'organisation d'un match officiel aux Etats-Unis, une première hors d'Europe, dans le cadre du lancement d'une filiale dédiée à la promotion de la Liga en Amérique du Nord.
Les critiques n'avaient pas tardé, de la part de l'AFE déjà, mais également d'organisations de supporters, la fédération (FASFE) les réunissant ayant même parlé d'une "aberration".
LaLiga a enregistré durant la saison 2016-2017 3,6 milliards d'euros de recettes, dont près de 40% correspondent aux droits télés, dégageant un bénéfice avant impôts de 234 millions d'euros. Pour la saison 2017-2018, LaLiga a dit espérer dépasser pour la première fois la barre des 4 milliards d'euros de revenus.