Linard, président de l'Union belge de football (URBSFA), ne compte pas présenter sa démission. C'est ce qu'il a déclaré à Belga peu après la décision d'une majorité des membres de l'assemblée générale, réunie vendredi, de voter contre la décision du comité exécutif de lui accorder une dérogation pour qu'il reste président de l'URBSFA jusqu'en 2019 alors qu'il est âgé de 75 ans, l'âge limite.
"Je veux aller de l'avant avec l'URBSFA et le football belge dans son ensemble", a déclaré Linard. "Après, tu dois aussi traverser des moments difficiles et prendre des décisions difficiles. Non, ce vote ne change pas ma conviction, je vais continuer." Lors d'un vote qui s'est tenu durant l'assemblée générale, 61,75% des 409 votants ont voté contre la décision du comité exécutif de lui accorder une dérogation. Ce vote peut apparaître comme une motion de défiance à l'égard de Linard, mais l'assemblée générale ne peut révoquer son mandat en tant que président de l'Union belge.
Les autres fédérations sont jalouses de l'URBSFA
Gérard Linard a vécu vendredi sa première assemblée générale statutaire de l'Union belge de football (URBSFA) en tant que président. Avant l'interpellation contre la dérogation qui lui a été accordée afin qu'il reste en poste malgré qu'il a atteint la limite d'âge, il a dressé le bilan de sa première année de présidence. "Les autres fédérations sont jalouses de l'URBSFA", a déclaré Linard.
Linard a commencé son discours - entièrement en français, au grand dam d'un certain nombre de délégués de clubs flamands - par le Mondial en Russie. "L'Union belge a tout fait pour que les Diables Rouges participent dans des conditions optimales. Notre objectif est de montrer que la Belgique n'a pas seulement des qualités individuelles exceptionnelles, mais peut aussi montrer de belle choses en équipe. Nous voulons obtenir le maximum." Ives Serneels, sélectionneur des Red Flames, a été félicité. "Le professionnalisme qu'il apporte chaque jour permet aux Red Flames de réaliser de si belles prestations", a expliqué l'Hennuyer, qui a aussi mis en avant les performances des U17 et des U21.
"Mais une fédération n'est pas jugée uniquement sur base des prestations de l'équipe nationale. La fédération doit trouver sa place dans un monde des affaires qui change continuellement. Cette fédération doit devenir encore plus performante et transparente. L'innovation est le mot clé. Nous avons désormais deux dames aux plus hauts échelons de l'Union belge (Peggy Leys et Mieke Declercq, ndlr). Elles apportent beaucoup au football belge avec leur expertise."
Linard, CEO ad interim, ne sera plus que président à partir du mois de septembre. Peter Bossaert succèdera à Koen De Brabander comme secrétaire-général. "Bossaert est un fan de football passioné qui possède les qualités nécessaires pour faire avancer cette fédération. D'ici là, je ferai tout pour gérer au mieux la fédération. Après, je lui céderai mon mandat avec beaucoup de confiance."
Mehdi Bayat défend son président
Mehdi Bayat, membre du comité exécutif de l'Union belge de football (URBSFA), a soutenu Gérard Linard, vendredi, au terme de l'assemblée générale statutaire de l'institution. "Il doit quand même y avoir quelqu'un pour gérer l'Union belge?", a commenté Bayat.
Suite à l'interpellation de onze clubs flamands concernant la prolongation du mandat de Linard au-delà de la limite des 75 ans par le comité exécutif, la dernière assemblée générale de la saison s'est déroulée dans une ambiance électrique. Après l'intervention de l'avocat Geert Lambeets, Bayat a tenté de clarifier la position du comité exécutif. Le membre du conseil du comité n'a cependant pu s'exprimer. "Nous sommes attaqués", a déclaré Bayat.
Après l'assemblée, Bayat a pris le temps de défendre la position du comité exécutif. Le 29 mars, l'organse suprême de l'Union belge, a décidé à la majorité simple, de maintenir M. Linard à son poste jusque 2019 même s'il a atteint l'âge limite de 75 ans, afin de garantir le bon fonctionnement de l'institution.
"Si nous n'avions pas pris cette décision, nous étions sans CEO et sans président (après le licenciement de Koen De Brabander, Linard est devenu CEO ad interim, ndlr). Cela n'aurait quand même pas été une sage décision?", a déclaré Bayat. "Nous n'allions quand même pas mettre en danger le travail et la continuité de l'Union belge en raison d'une règle? D'autant que les règles évoluent en continu."
"De plus, tu as un président et un CEO ad interim qui effectue son travail parfaitement. Cela a été discuté en interne. Certains étaient même contre la décision. Mais finalement, une décision démocratique est tombée. Nous cherchions un nouveau CEO, tu n'allais quand même pas mettre le CEO ad interim à la rue? Sans Linard, il n'y aurait eu personne pour prendre la direction."
Bayat voit surtout des petits jeux politiques. "C'est un petit jeu, orchestré par une personne qui a encore un compte ouvert avec Linard", estime Bayat. "Pourquoi fait-il cela? C'était un spectacle, mais cela n'a rien apporté. Car la décision ne peut être annulée par le vote. De plus, il était logique qu'une large majorité refuse notre décision. La version du comité exécutif n'a pas été présentée."
En tant que plus jeune membre du comité exécutif, Bayat siège aussi au sein de la commission du règlement de l'Union belge. Il a immédiatement fait une promesse. "La première chose que je ferai la saison prochaine, c'est d'abolir la règle de la limite d'âge", a conclu Bayat.