La tension entre la Pro League et DAZN ne faiblit pas. Depuis plusieurs semaines, échanges musclés, accusations croisées et révélations se succèdent, alimentant l’un des plus gros feuilletons du football belge. Et cette fois, c’est Lorin Parys, PDG de la Pro League, qui a choisi de contre-attaquer avec vigueur.
Dans une interview accordée à Het Nieuwsblad, le dirigeant livre une version des faits sans détour, affirmant que « DAZN est en train de disparaître » et que la plateforme tente par tous les moyens de renverser la situation.
Selon Parys, la relation entre les deux parties a basculé dans une confrontation totale. « La semaine dernière, on s'est lancés dans une sorte de bras de fer. Le premier qui cède a perdu. DAZN a essayé à plusieurs reprises de nous faire envoyer un courriel confirmant qu'ils pouvaient continuer à diffuser en dehors du contrat. On a refusé. Mais soudain, j'ai reçu un message du ministre de la Consommation, Rob Beenders, qui avait appris de DAZN qu'un accord avait finalement été conclu en dehors du contrat initial. J'en suis resté bouche bée. »
Pas de production en dehors du contrat
Le PDG assure n’avoir jamais donné son feu vert, et s'indigne du récit présenté par DAZN. « De plus, DAZN a elle-même envoyé un message indiquant qu'à la demande de la Pro League, elle poursuivrait la production en dehors du contrat. J'ai dû l'apprendre par des sources indirectes, car nous avions été retirés de leur liste de diffusion. Mais c'était absolument faux. Si cela avait été le cas, les clubs auraient pu me licencier sur-le-champ. Cela aurait été la chose la plus irresponsable que j'aurais pu faire pour le football belge et ses supporters. Je le répète : c'était faux. La seule chose que nous avons dite, c'est que nous avons exigé que DAZN respecte le contrat. »
Pour Parys, la stratégie de DAZN vise à renverser la responsabilité. Il martèle que la Pro League n’a qu’un objectif : faire appliquer les engagements signés.
La Pro League perd 6 millions par mois
La situation s’est aggravée lorsque DAZN a cessé ses paiements. La Pro League perdrait désormais six millions d'euros par mois, un manque à gagner colossal pour les clubs professionnels. DAZN aurait proposé de reverser une partie des recettes générées, une fois les frais déduits, mais Parys refuse catégoriquement.
« Et pourquoi devrions-nous accepter cela ? Cela ne représenterait qu'une fraction de ce que DAZN doit réellement nous verser. (Il s'emballe) DAZN prétend invoquer le “droit belge” pour rompre le contrat. Je cherche encore la loi en question. Je pense qu'elle doit encore être votée, car je ne la trouve pas. Nous n'allons pas les laisser faire, n'est-ce pas ? »
Une chose est sûre : la fracture semble désormais profonde, et l’issue du conflit pourrait remodeler durablement l’environnement audiovisuel du football belge.
Salomon AGADA
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