Anderlecht n'a tout simplement pas le niveau, mais comment le relever

Heureusement qu'en football, tout est possible ! Sinon après ce qu'il a montré contre le Club Bruges, dimanche au Stade Roi Baudouin en finale de la Coupe de Belgique, on ne verrait vraiment pas comment Anderlecht pourrait prétendre battre l'Union Saint-Gilloise, samedi soir (20h45) au Lotto Park en Champions' Play-offs.

Ce serait pourtant la moindre des choses pour redorer le blason terni dans cette finale tant attendue, où il n'a pratiquement pas existé.

Parce que si les supporters bruxellois ont largement dominé leurs homologues brugeois sur le plan pyrotechnique, pourtant théoriquement interdit, les mauves, inférieurs à leurs adversaires dans tous les domaines, n'ont par contre pratiquement pas eu voix au chapitre sur le terrain.

Même si c'était la panique générale à Bruges, jusque là maître de la situation, après la réduction du score par Luis Vazquez à la 90e+1, et le furieux kick and rush très peu conforme à la tradition anderlechtoise, qui a suivi.

En attendant les supporters semblent aussi résignés que les joueurs. Ils ne sont plus prêts à manifester leur mécontentement en forçant l'arrêt d'un match, comme au temps de Mazzù.

Tant mieux, d'un côté, mais de l'autre, il y a de quoi s'inquiéter. Ils ont en effet compris que leur équipe n'a pas connu un jour sans, mais n'a tout simplement pas le niveau, et ne pouvait donc pas faire mieux.

"Elle a tout donné", a d'ailleurs confirmé son entraîneur, le troisième de la saison, Besnik Hasi, "et il n'y a donc pas grand chose à lui reprocher..."

LIRE AUSSI: Hasi porte le coup de grâce : l'attaquant doit quitter Anderlecht
"Mon avenir personnel n'a aucune importance..."

Très déçu par le résultat, l'Albanais a laissé entendre qu'il avait accompli sa mission, mais en étant parti de trop loin pour espérer une réussite totale..."

"Je suis venu pour stabiliser l'équipe, l'aider à retrouver du jeu, sécuriser la quatrième place en championnat, et essayer de signer un exploit retentissant en Coupe", a-t-il rappelé. "Ce qui n'a malheureusement pas été possible, en un laps de temps aussi court. Mais si en comparaison avec nos plus récentes prestations, on se souvient comment on jouait au début des play-offs, il est clair que le travail qui m'avait été confié a été fait..."

Il n'empêche que si le sort en est jeté pour cette saison 2024-2025, qu'Anderlecht va - en principe - terminer au pied du podium, le chantier pour rebâtir une équipe capable de viser le titre paraît de nature à donner le vertige à Olivier Renard.

Mais c'est une autre histoire, qui pour beaucoup s'écrira sans Hasi.

"Mon avenir personnel n'a aucune importance...", a-t-il coupé court sur le sujet, dimanche en conférence de presse, avant de glisser un conseil d'amis en forme de testament, à la direction.

Le testament de Hasi

"Réaliser des transferts dans le but d'obtenir des résultats immédiats n'est pas la voie à suivre", a-t-il dit. "J'ai eu l'occasion de me rendre compte qu'il y a de très grands talents parmi la jeunesse du club. C'est sur eux qu'il faudra maintenant miser, en les encadrant du mieux possible, pour faire renaître une grande équipe à Anderlecht..."

"Une saison où le Sporting qui attend un trophée depuis sa victoire de 2017 en Supercoupe (2-1 contre Zulte Waregem, avec René Weiler à la barre, ndlr), ne gagne aucun titre, c'est toujours difficile pour tout le monde", a admis Hasi. "Mais la réalité n'est plus la même qu'il y a dix ans..."

"À fond les trois derniers matches !"

En attendant il reste trois matches, à commencer par ce derby contre l'Union, l'ultime occasion de réussir un coup d'éclat après les déceptions en Europa League et en Croky Cup.

"Il va d'abord falloir digérer la défaite de dimanche", précise Hasi, "et ensuite préparer le plus sérieusement possible la rencontre de samedi. Je peux en tout cas vous assurer qu'on va jouer les trois derniers matches à fond, et en tirer le maximum..."

En espérant aussi qu'Anderlecht ne manquera pas l'occasion d'offrir à Jan Vertonghen, qui a joué une bonne vingtaine de minutes, dimanche, la fin de carrière qu'il mérite, après une dernière saison de frustrations où il n'a pas été épargné par la guigne...