Angoisse en Flandre Orientale: le club pourrait être déclaré en faillite mardi

Le SK Deinze a-t-il joué son dernier match samedi après-midi ? C'est possible, voire probable.

Si cela se confirme, l'aventure du club flandrien se sera terminée par une défaite, 0-3 contre les Francs Borains (voir Footnews: https://tinyurl.com/464dc3nu) face auxquels le club de Flandre Orientale a été contraint d'aligner son équipe espoirs.

Mais dans l'honneur, quand même.

Le résultat était sans importance, acteurs et spectateurs de la rencontre ayant d'autres préoccupations en tête.

Ce fidèle steward du club, par exemple: "vous voyez cette tribune, là-bas", dit l'homme, interrrogé par Tjorven Messiaen, un reporter du Nieuwsblad (https://tinyurl.com/3jvthhbn), en désignant la bâtisse bleue de l'autre côté du terrain. "Eh bien elle est à l'origine de tous nos malheurs..."

Le club de Deinze est en effet poursuivi (entre autres) par GDA Systems, la société qui a construit la tribune provisoire, vis-à-vis de laquelle il a encore une dette à rembourser.

Et si ce n'est pas réglé d'ici-là, le club qui est convoqué devant le tribunal mardi, pourrait être déclaré en faillite.

Il est cependant apparu clairement ces dernières semaines que les problèmes allaient bien au-delà.

Les joueurs de l'équipe A qui attendent depuis deux mois leur salaire et leur prime d'engagement, ont donc refusé de jouer contre les Francs Borains.

Deinze a dès lors dû faire appel aux espoirs. Ce que les supporters peuvent comprendre.

Jonas Strubbe, directeur du Deinze Sfeergroep 818, est le premier à en convenir: "si tu n'es pas payé au travail, tu restes à la maison..."

Les jeunes du club ont vaillamment résisté aux Francs Borains. Ils peuvent à juste titre être fiers de leur performance. D'autant plus qu'ils n'ont appris que le vendredi soir, qu'ils devaient jouer le samedi.

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"On ne nous pourra jamais nous l'enlever..."

"On s'est d'abord douté que nous allions devoir jouer, mais on s'est ensuite longtemps demandé si le club allait ou non déclarer forfait. La décision finale n'a été pris prise que vendredi", explique le gardien Simon Vervacke, auteur d'un très bon match.

"C'est un peu le scénario que nous espérions. Le KV Malines a également une fois joué avec son équipe espoirs. Alors on s'était tous dit que cela serait une belle occasion de se montrer. Même si j'ai passé une nuit agitée en raison du stress. Un coup de chance ? On peut dire ça. Quelque part, oui, car quoi qu'il arrive par la suite, on ne nous pourra jamais nous l'enlever..."

D'autant que les joueurs ont été chaleureusement félicités par les supporters après le match. Malgré la situation difficile, ceux-ci essaient de rester positifs.

"Tant que nous le pourrons, nous continuerons à soutenir notre équipe", affirme Strubbe.

"Nous ne prendrons certainement pas de mesures négatives à l'encontre du conseil d'administration, car en agissant de la sorte, vous nuisez principalement aux personnes qui s'impliquent tous les jours à fond dans le club pour tenter de sauver ce qui peut encore l'être. Il serait donc très ingrat de s'en prendre à elles. Ces gens qui doivent maintenant vivre dans la peur de ce qui va arriver ne mériteraient pas un tel traitement. C'est pourquoi nous continuerons à soutenir notre club de manière positive, et notre équipe..", assure le supporter.

Avec le soutien de William Dutoit

Troisième gardien du club, Vervacke, 18 ans, fait en réalité partie du groupe professsionnel, mais a donc décidé de jouer, avec le soutien des seniors.

"Les joueurs du noyau A ont accueilli très positivement le fait que nous voulions jouer ce match. Ils étaient même reconnaissants. William Dutoit (l'ex-gardien de Saint-Trond et d'Ostende, NDLR) et Alessio Staelens (le fils de l'ancien Diable Rouge Lorenzo Staelens) entre autres, m'ont d'ailleurs envoyé un message avant le match pour me souhaiter bonne chance. Cela fait du bien de savoir qu'ils nous ont soutenus. Ils nous ont donné cette chance, malgré toute la merde...".

Alessio Staelens et Jannes Vansteenkiste, deux joueurs du noyau A, étaient présents au stade.

Ils ont cependant préféré ne pas faire de commentaires, à l'image des membres de la direction qui ont suivi le match depuis une loge, mais n'étaient pas disponibles pour des interviews.

"Je suis peut-être le seul, mais j'y crois encore..."

Les supporters de Deinze, présents en nombre samedi, attendent donc avec impatience de voir ce que lundi, et surtout mardi, leur réserve.

Deinze doit avoir le feu vert pour la demande de crédit de 3 millions d'euros d'ici mardi.

Si ce n'est pas le cas, on aura assisté samedi au dernier match du KMSK Deinze.

Strubbe ne veut toutefois pas, ou pas encore, envisager le pire.

"C'est peut-être bizarre", dit-il, "mais je continue d'espérer".

"Même si je suis peut-être le seul à encore croire à une issue favorable. Il ne faut surtout pas cesser d'espérer, car tant qu'il n'y aura pas de preuve du contraire, je continuerai à penser que les choses vont s'arranger..."

Le RFC Liège doit en principe accueillir le SK Deinze samedi (20h00).