En rejoingant la Challenger Pro League, Virton est devenu le premier club luxembourgeois à réussir cette performance.
Mais en mai 2023, ils finissent derniers du classement et sont donc rétrogradés au nivea inférieur. C'est là que les avocats du club vont entrer en jeu et contester la licence de Lommel. La raison ? Les sommes d'argent importantes arrivées sur les comptes du club. Pas moins de 43 millions en huit mois quand le budget total de Virton est de 4 millions d'euros.
Pas d'enquête de la Commission européenne
Si les sommes interrogent, la provenance pose particulièrement problème. Le City Football Group rachète Lommel en 2020 et étend sa galaxie à Manchester City, Lommel, Troyes (France), Gérone (Espagne), Palerme (Italie), Melbourne (Australie), Bahia (Brésil), Montevideo (Uruguay), Mumbai (Inde), New-York (USA), Sichuan Jiuniu (Chine) et même un club à Singapour.
Mais surtout derrière le City Football Group on retrouve plusieurs propriétaires : la société américaine Silver Lake qui détient 18% des parts, les sociétés chinoises China Media Capital et Citic Capital (1% des parts) et Abu Dhabi United Group qui détient 81% des parts.
Or, depuis octobre 2023, la Commission européenne a adopté un nouveau règlement pour protéger l’économie européenne d’ingérence étrangère et garantir la saine concurrence des entreprises dans le marché européen : le Foreign Subsidies Regulation (FSR).
Ce règlement impose un contrôle du financement public étranger, c’est-à-dire d’un Etat extérieur aux 27 Etats-membres de l’Union, qu’obtiendrait une société qui agit dans l’Union européenne", explique à la RTBF Bruno Lebrun, avocat spécialisé dans les questions de concurrences européennes.
"Concrètement, ce règlement donne les pouvoirs à la Commission européenne d’enquêter lorsqu’elle soupçonne une entreprise de bénéficier d’un soutien public étranger", ajoute l'avocat.
Le problème, c'est que la Commission européenne ne semble pas vouloir creuser dans le cas du City Football Group. Ne disposant que d'indices et pas de preuves son rôle serait d'investiguer.
La RTBF a donc questionné la commission, qui confirme "la réception de demande d’enquête d’un tiers (Virton, ndlr) concernant des clubs de football, que nous sommes en train d’évaluer. La Commission peut examiner des informations concernant toute subvention étrangère présumée faussant le marché intérieur, dans n’importe quel secteur économique, y compris le sport. Toutefois, la Commission ne peut pas commenter les évaluations en cours."