Footnews.be est allé à la découverte de Johan Ella Ella, attaquant qui évolue au Laos, depuis février dernier. Le Franco-Camerounais de 26 ans est revenu sur ses premiers pas en Belgique mais aussi et surtout sur son tout début d'aventure à l'autre coin du globe. Avant de prendre la route de l'Asie, le natif de Lyon avait porté les couleurs du Patro Eisden, Bocholt, Geel, du RC Hades et enfin, de l'Esperanza Pelt.
Que connaissais-tu du Laos avant de t'engager au Viengchanh FC ?
Je connaissais le pays, de nom, grâce aux cours de géographie, à l'école. Je savais également que c'était un pays proche de la Chine et de la Thaïlande. Ah oui (rire), le drapeau aussi, je l'avais déjà vu.
Explique-nous comment se sont passés tes premiers pas au Laos ?
Tout a commencé le 1er février. Il était midi (heure locale) quand je suis arrivé au Laos. Je me suis d'abord reposé tranquillement. Après une bonne petite sieste, je suis ensuite allé voir l'entraînement de ma nouvelle équipe. Il faisait particulièrement chaud. Ce qui m'a directement interpellé lors de mon arrivée sur les lieux, c'est tous les sacs qui étaient posés en bord de pelouse. Un membre du staff m'a alors expliqué que les joueurs n'utilisaient pas les vestiaires car , une fois l'entraînement terminé, ils remontaient directement sur leur moto et partaient se laver chez eux. J'étais, à vrai dire, un peu surpris.
Au niveau de l'organisation, qu'est-ce qui change par rapport aux clubs par lesquels tu es passé en Belgique ?
Ici, quand on joue à 16 heures, nous devons être présents à 13 heures 30. En Belgique, par exemple, si nous jouions à 20 heures, le rendez-vous était fixé à 18 heures 15. C'est un peu plus familial au Laos qu'en Belgique.
Comment s'est passée ton intégration ?
Très bien. Il y'a, cependant, la barrière de la langue. C'est difficile surtout quand, qui plus est, presque personne ne parle l'anglais. Patrick Riedener, celui qui m'a ramené au Laos, m'aide, toutefois, énormément. On est bien connecté. Ici, les gens sont aussi très gentils. Il faut dire qu'en règle générale, je suis quelqu'un qui s'adapte très facilement. C'est l'une de mes qualités.
Tu as toujours ta famille en Belgique, tu es désormais très loin d'elle. Comment le vis-tu ?
J'ai toujours mes enfants en Belgique. C'est vrai que c'est pas toujours facile d’être loin. Mais je sais pourquoi je suis parti. Je voulais sortir de ma zone de confort. Mes enfants, de leur côté, s'y font petit à petit. Ils sont fiers de me regarder jouer. J'ai gardé une bonne relation avec mon ex-femme, ce qui facilite clairement les choses.
Il ne t'aura fallu que cinquante-six minutes pour marquer ton premier goal en terre laotienne. Plutôt rapide. Tu t'es fixé un objectif personnel ?
Quand j'ai signé ici, c'était pour jouer ailier et finalement j'évolue en tant que numéro neuf comme ce fut le cas à l'Esperanza Pelt. J'ai donc changé d'objectif en route (rire). Désormais j'espère marquer au moins huit buts. Le championnat laotien ne compte que huit équipes, il n'y a donc que quatorze matchs, au total. Lors de mon deuxième match, j'étais un peu souffrant mais le coach m'a demandé de forcer pour venir prêter main forte à ma nouvelle équipe. Je pense qu'après la trêve internationale, je serai enfin à 100%. Le médecin, lui, m'a conseillé de boire beaucoup d’eau étant donné qu'il fait très chaud. Quand on joue, il fait entre 37 et 40 degrés. La fédération, de son côté, ne veut pas jouer le soir car l'électricité coûte cher. Il n'y a que pour les grands matchs qu'elle accepte de faire une exception.
Comment es-tu arrivé en Belgique ?
Je suis arrivé en septembre 2016, au Patro Eisden, après un passage par la Roumanie. Etienne Wala Zock, une connaissance, m'avait repéré lorsque je jouais au Delta Tulcea. Lorsqu'il m'avait demandé si j'avais un club, je lui avais alors dit que j'étais libre depuis deux mois. Il m'avait alors présenté son projet et le fait que le Patro Eisden voulait retrouver la Challenger Pro League m'a plus que jamais motivé à tenter l'aventure, en Belgique. Le jour du coup de fil, je partais en vacances à Cannes avec mon papa. Quelques secondes après le coup d'appel, j'ai directement prévenu mon père que je retournais à Lyon pour préparer quelques affaires avant de prendre la direction de Bruxelles. Arrivé dans la capitale belge, Etienne Wala Zock est venu me chercher. Une fois dans le Limbourg, j'ai effectué des tests mais seulement après trois jours, les Violets ont décidé de m'offrir un contrat. La suite est un peu moins jouissif. L'aventure s'était, en effet, arrêtée suite à des problèmes extra-sportifs.
Tu es encore sous contrat jusqu'en août prochain, un contrat de plutôt courte durée. Plus que trois mois au Laos où tu penses rester un peu plus longtemps ?
Je me sens vraiment bien au Laos. Si une proposition de prolongation arrive, c'est certain que je réfléchirai. Je regarderai aussi ce qu'il y'a autour de moi. Je suis quelqu'un qui étudie toutes les pistes. Ensuite je déciderai, de ce qui est le meilleur pour moi et ma carrière.
Nous avons appris quelques heures après l'interview en compagnie de Johan Ella Ella que son aventure en terre asiatique était sur le point de prendre fin suite à un problème de visa. L'avant-centre nous a confié qu'il allait, de ce fait, rentrer en Belgique en attendant de trouver un nouveau défi. Nous lui souhaitons beaucoup de courage pour la suite de sa carrière.