Le Standard a été racheté par 777 Partners il y a quelques mois, et le groupe d'investissement américain a immédiatement révélé ses grands projets pour les Rouches. L'objectif est de participer à la coupe d'Europe chaque année, et il y aurait également des investissements substantiels dans l'équipe. Mais il s'agit clairement d'un projet à long terme. Le Standard a même reculé par rapport à la saison dernière en termes de structure, de qualité et de résultats. La situation était déjà dramatique à l'époque, mais aujourd'hui, la sonnette d'alarme est tirée à Sclessin.
CANDIDAT A LA RELEGATION?
"Notre objectif est de jouer l'Europe chaque année, un jour même la Ligue des champions", commentait 777 Partners a lors de la reprise officielle du Standard en avril. Ces ambitions européennes ne seront certainement pas pour cette saison, car actuellement les Rouches se débattent avec un navrant 4 à 15 et - avec le KAS Eupen - ont la défense la plus perméable de la Jupiler Pro League. Si le Standard continue avec cette moyenne tout au long de la saison, les Rouches termineront la saison avec seulement 27 points. La saison dernière, ce nombre de points correspondait à la 17e place au classement, ce qui signifie cette saison une implacable relégation directe.
Il est clair que l'atmosphère dans et autour de Sclessin aujourd'hui est triste. Même dérangeante... "La crise tombe tôt cette année", titrait lundi La Dernière Heure. "Les problèmes sont profonds, même à onze contre dix les Rouches ont continué à faire des erreurs", a ajouté le consultant Alexandre Teklak. "La zone rouge se rapproche déjà", SudPresse a pointé du doigt le possible danger de relégation. Et la presse flamande n'a pas épargné les joueurs liégeois non plus. "Le Standard est malade à en mourir", a été la conclusion de Het Laatste Nieuws. "Tous les ingrédients d'une énième crise à Sclessin sont réunis", note Het Nieuwsblad..
Pourtant, il n'est pas surprenant que le Standard connaisse un faux départ cette saison. Le groupe de joueurs est resté pratiquement le même que la saison dernière, où les performances et les résultats étaient également alarmants. "Ils ne devraient même pas parler des play-offs avec cette sélection", a déclaré sèchement Thomas Chatelle dans Het Nieuwsblad. "Si les choses se passent un peu en leur défaveur, ils pourraient même avoir à lutter contre la relégation". Il s'agit là d'une déclaration prématurée de la part de l'analyste, mais qui se justifie si l'on prolonge la moyenne de points actuelle jusqu'à la fin du championnat régulier. Le Standard n'aurait alors que 27 points, ce qui est presque une garantie pour l'une des trois dernières places du classement.
LE STANDARD ASPIRE À DES RENFORTS
En tant qu'entraîneur du Standard, Ronny Deila est le patron sportif, mais la responsabilité du malaise sportif actuel ne peut être imputée au Norvégien. Deila n'est pas un magicien, car avec le même groupe limité que la saison dernière, il ne peut évidemment pas faire de miracles. Il est également possible que des joueurs clés comme Nicolas Raskin, Selim Amallah et Gojko Cimirot - trois joueurs aux grandes qualités intrinsèques - partent ce mois-ci. "Nous devons accepter la situation, c'est notre niveau pour le moment", a commenté Deila, réaliste. Il est clair que des renforts qualitatifs sont nécessaires de toute urgence à Sclessin, mais pour l'instant le vent reste calme sur le front des arrivées.
"Nous allons investir beaucoup", avait promis 777 Partners peu après le rachat du Standard, mais avec seulement Noah Ohio (RB Leipzig) et Jacob Barrett Laursen (Arminia Bielefeld), l'injection de qualité attendue tarde à se concrétiser. Il s'agit d'une situation précaire qui ne peut être résolue en quinze jours. "C'est un mercato compliqué pour le Standard", a lâché Ronny Deila dans une interview à La Dernière Heure. "Nous remarquons que les profils intéressants optent pour des clubs qui jouent l'Europe. Et nous devons donc pêcher dans l'étang des petits clubs. Cela rend la tâche encore plus difficile."
HARKIN & 777 PARTNERS
L'arrivée tardive de Fergal Harkin, le nouveau patron sportif du Standard, a compliqué la politique de transfert des Rouches. Il n'a rejoint le club que le 10 août. Le Standard espérait bénéficier du vaste réseau de M. Harkin, qu'il a mis en place en tant que responsable des partenariats et des parcours footballistiques à Manchester City. "Qu'il y a moins d'argent ici ? Pas de problème, quand je suis arrivé à City en 2009, le club n'était pas au sommet de son art non plus", a-t-il dit plein d'espoir lors de son point de presse officiel il y a quinze jours. "Ce sera un mois très chargé. J'aurais préféré commencer plus tôt, mais c'est ainsi. À partir de maintenant, je suis sûr que les dossiers en cours vont s'accélérer", a déclaré M. Harkin.
Mais deux semaines après l'arrivée de Fergal Harkin, il n'y a aucun signe de la ruée attendue vers les transferts. Même 777 Partners, qui détient également une participation de 15% dans le FC Séville, possède le FC Geona et est sur le point d'acquérir Vasco da Gama pour 70%, n'a pas encore utilisé son réseau pour obtenir des renforts. "Cela m'a choqué", a admis Johan Boskamp dans les colonnes de Het Belang van Limburg. "Ils ont un nouveau propriétaire, mais ces Américains ne font rien sur le marché des transferts. Seulement vendre ou louer. En principe, le Standard devrait toujours être dans les trois premiers de Belgique mais avec ce noyau, ils auront du mal."