On n'est que le 2 janvier mais le transfert d'Axel Witsel du Zennit Saint-Pétersbourg à Tianjin Quanjian pourrait déjà devenir l'affaire de l'année. Parce qu'on parle davantage des 20 millions d'euros par an qu'il va y gagner que du palmarès qu'il va s'y construire.
Sporza a demandé à Trudo Dejonghe, économiste du sport, ce qu'il en pensait. "Pour des sommes pareilles, je pense qu'on peut accepter l'idée de perdre sa place chez les Diables Rouges", analyse ce spécialiste, avant de décortiquer la façon dont les clubs chinois perturbent le mercato.
"Ce sont principalement les nouveaux riches qui achètent des joueurs, pour impressionner leurs amis. Ils auraient tout aussi bien pu acheter des chevaux mais ils ont choisi des footballeurs."
Witsel sera le septième joueur le mieux payé au monde. "S'ils ne dépensaient pas autant d'argent, personne n'irait en Chine. Ils achètent des joueurs dans la réalité comme nous le faisons à la PlayStation. Tout ce que j'espère, c'est que cet argent a été gagné de façon loyale, pas comme en Russie. Mais en Chine, on ne se pose pas des questions comme: ce club est-il rentable? D'où vient l'argent? Est-ce réellement le propriétaire du club qui paye?"
Dejonghe est convaincu que de nombreux joueurs vont suivre l'exemple de Witsel. "Quand on peut travailler beaucoup moins pour gagner ttrois fois plus, c'est tentant. Witsel avait déjà suivi cette tendance en optant pour le Zenit. On ne va plus en Italie pour l'argent mais pour le prestige. Pour s'enrichir, mieux vaut aller au Qatar et jouer dans le sable."