Depuis la mi-mars, les joueurs de l’Excelsior Virton sont à l’arrêt. Alors que tous les autres clubs professionnels ont retrouvé le chemin des terrains d’entraînement, les joueurs virtonais sont toujours au chômage technique. Le club du sud de la province de Luxembourg ne doit ainsi plus leur payer leur salaire et fait des économies.
L’avenir de l’Excelsior Virton n’est de toute façon plus dans le monde professionnel puisqu’en début de semaine l’Autorité belge de la Concurrence a débouté les dirigeants gaumais dans leur demande de réintégrer le club en D1B.
Au mieux, les Virtonais aligneront une équipe en National 2 ACFF.
Mais c’est encore loin d’être certain.
Flavio Becca, le propriétaire du club, et ses avocats, ont engagé des procédures contre la fédération pour réclamer plusieurs millions d’euros, mais la bataille juridique risque encore de durer un moment.
Alors que leurs dirigeants se sont lancés dans un combat contre la fédération, les joueurs se sentent pris en otage. Ils signent une lettre ouverte en treize points que l'on peut lire sur lavenir.net:
1 – Contact néant avec la direction: ils n’ont jamais accepté de discuter malgré de nombreux e-mails et nos demandes de dialogue. Aucune explication, aucune communication: c’est uniquement par le biais de la presse que nous sommes au courant des procédures engagées et des décisions rendues.
2 – Non-respect des contrats (ATN, voiture, pécule, primes de signature…). Depuis deux ans, aucun salaire ne fut payé en temps et en heure.
3 – Actuellement, alors que nous sommes des joueurs professionnels, que c’est notre métier et notre seul gagne-pain, il n’y a aucun programme de reprise, ni entraînement physique, ni de match amical. Nous sommes donc laissés à nous-mêmes, sans aucune perspective d’avenir.
4 – Sportivement, notre travail a toujours été effectué avec sérieux, malgré les conditions catastrophiques dans lesquelles nous devons travailler au sein du club.
5 – Image des joueurs et du club dégradée dans tout le pays.
6 – Cela fait 4 mois que nous faisons appel à des préparateurs à nos frais pour entretenir notre condition.
7 – Les documents de chômage n’ont jamais été rendus en temps et en heure.
8 – Flavio Becca place "ses joueurs" dans les clubs satellites qu’il possède au Luxembourg et refuse de libérer les autres.
9 – Le club nous prend littéralement en otage dans le bras de fer que ses dirigeants ont engagé contre l’Union belge, à laquelle ils réclament des indemnités, alors qu’ils nous refusent tout droit.
10 – De ce fait, le club nous met dans l’impossibilité de trouver un nouvel employeur, et nous empêche donc d’exercer notre métier.
11 – Beaucoup de joueurs sont en dépression depuis des mois, ainsi que dans une crise financière sérieuse, car nous sommes, pour certains, pères de famille et nous avons, comme tout citoyen, des charges à assumer, des responsabilités auxquelles nous devons faire face.
12 – La vie a repris son cours, et nous, joueurs et coaches de Virton, sommes toujours bloqués dans la crise.
13 – Nous n’avons aucun soutien de la direction, de Monsieur Becca ou encore de Monsieur Alex Hayes, qui ne s’intéressent qu’à leurs recours et semblent avoir définitivement effacé le côté humain de notre sport.
Nous, les joueurs, sans exception, ainsi que le staff, demandons ouvertement à la fédération belge ainsi qu’à la Pro League de prendre des mesures contre les agissements du club afin de nous aider à nous libérer".