"La manière dont la Pro League a géré le dossier de l’après-championnat est tout simplement scandaleuse", s'indigne l'ex-Diable Rouge Phillippe Albert (52 ans, 41 sélections, 5 buts), pas tendre envers les dirigeants des instances belges et des clubs dans des propos recueillis pour Sud Presse par Frédéric Larsimont.
"Qu’à la mi-mars, l’urgence sanitaire ait mis tout le monde d’accord sur la nécessité de faire passer la santé des gens avant le sport, la culture ou l’économie, il n’y a eu que des fous furieux pour ne pas se rendre compte de l’importance de la situation à ce moment-là", reconnaît-il cependant.
"Mais après ? Une fois que les mesures de confinement ont produit leurs effets à la fin mai et que les gestes barrière ont commencé à être assimilés par la majorité de la population, pourquoi les dirigeants de notre football professionnel se sont-ils entêtés à ne pas faire disputer cette 30e journée, source de tous leurs tourments par la suite ? Waasland-Beveren n’avait peut-être qu’1 % de chance de se sauver sportivement, mais apparemment bien davantage sur le tapis vert, comme ses avocats l’ont démontré. Mettez-vous une seconde à la place de sa direction, du staff et des joueurs flandriens, auxquels l’on refuse de disputer le match de la dernière chance ? Vous n’auriez pas réagi, vous ?", interroge l'ancien défenseur de Charleroi, Malines, Anderlecht et Newcastle.
Et répond: "après la reprise des entraînements de la mi-juin, il y avait largement la place pour achever la phase classique, ce qui nous aurait épargné l’encombrement des cours et tribunaux en juin-juillet. Enfin cela m'a personnellement permis de découvrir l’Auditorat belge de la Concurrence comme solution de recours à la Cour belge d’Arbitrage pour le Sport, pourtant censée être l’organe suprême auquel les clubs s’engagent par écrit à confier leurs litiges sportifs. Aujourd’hui le football belge est dans le rouge du point de vue décisionnel en n’étant plus à l’abri de rien face à la multiplication des recours. Il le doit aux égo surdimensionnés des patrons de club...", conclut Philippe Albert.