Le racisme reste un phénomène de société inquiétant et de nombreux joueurs de football en sont ou en ont été victimes. Divock Origi avait 12 ans quand ça lui est arrivé mais il n'a rien oublié. Il raconte son histoiredans Bleacher Report.
"C'était lors d'un match entre Zulte Waregem et Genk", dit-il. "Je jouais très bien sur le flanc droit et nous menions par quatre buts d'écart. Soudain, j'ai entendu le père d'un adversaire hurler. Il avait des cheveux gris. Il me traîtait de tous les noms. Je l'ai regardé. Plus je le regardais, plus il était agressif. Il disait que je n'avais pas l'âge pour jouer parce que j'étais plus grand que tous les autres. Aujourd'hui encore, j'ai dû mal à raconter cette histoire, tant elle m'a marqué. Il me comparaît à autre chose qu'un être humain."
Origi n'a pas réussi à terminer le match. "J'ai commencé à pleurer, je n'avais jamais pleuré en public avant cela. Mes équipiers n'y comprenaient rien. Ils se demandaient comment on pouvait attaquer quelqu'un juste parce qu'il était meilleur que les autres. Même le fils du gars n'en revenait pas, il se damandait ce qui se passait."
Dans le car, sur le chemin du retour, Origi souffrait. "J'étais détruit, fragilisé. J'essayais d'oublier mais à douze ans, on ne relativise pas." Ce sont ses parents qui l'ont consolé. "J'ai beaucoup de respect pour mon père. Je lui ai demandé pourquoi cet homme avait fait ça. La seule chose qu'il a pu faire, c'est avoir pitié de moi. Il n'était pas au match mais il m'a juré que s'il avait été là , il m'aurait protégé. Il a dit que je devais me concentrer sur moi-même et être fier de mes origines."