"Dans ma longue carrière, j’ai toujours constaté le mariage difficile de la médecine et de l’économie… et souvent, c’est l’économie qui l’emportait sur la santé", déplore le médecin-chef de la FIFA Michel D'Hooghe, 74 ans, dans une interview accordée à Erik Libois (RTBF). "Le Covid-19, ce n’est plus un cas de médecine, mais de vie ou de mort. J'avais espéré que la santé l’emporte sur l’argent. Mais je dois bien constater que ce n’est pas le cas… "
"La Pro-League a pris une sage décision en arrêtant tout", poursuit l'ancien président de l'Union belge. "Je prône la prudence, et je suis évidemment déçu de voir que certains reprennent déjà. Mais je suis peut-être le seul à penser ainsi. J’espère que d’autres vont me rejoindre dans les semaines qui viennent et que la raison va l’emporter. Des joueurs en Angleterre ont déjà dit qu’ils avaient le sentiment de servir de cobayes… et je les comprends. J’espère évidemment avoir tort… mais j’ai bien peur que seule une catastrophe humaine, comme la mort d’un homme, fera que le monde du foot ouvre les yeux. J’espère qu’on n’en arrivera pas là. "
"Les débats sur le sujet à la FIFA ont été vite réglés", se félicite en revanche Michel D’Hooghe "On se calque sur les consignes de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Et notre Président a déclaré que seule la santé comptait… avant toute autre considération. Nous avons toujours dit qu’il fallait arrêter de jouer et attendre la prochaine saison pour faire le point sur la pandémie..."
"Donner des conseils et passer des messages ? A quoi bon… puisqu’on ne les suit quand même pas ? " conclut Michel D’Hooghe. " Je déplore un peu tous les messages positifs actuels sur la diminution du nombre de contaminations et de décès. Car le virus est toujours bien présent… et c’est le pire fléau dont je me souvienne depuis la Deuxième Guerre Mondiale. Le taux actuel de personnes immunisées ne s’élève qu’à 6 ou 7 %. Il faut donc rester très prudent ! "