La saison 2019-2020 du football amateur pourrait être déclarée "blanche", selon Het Nieuwsblad. A cause des quinze clubs, dont quatorze flamands, lésés par la décision d'arrêter tous les championnats, qui ont porté l'affaire devant la Cour belge d'arbitrage pour le sport (CBAS). Ils estiment qu'il n'était pas réglementaire de figer tous les classements, alors qu'il restait encore beaucoup de journées du calendrier à disputer.
L'avocat Johnny Maeschalck qui défend leur cause, donne plus d'explications dans L'Avenir.
"Je ne plaide jamais une affaire où je n'aurais aucune chance de faire triompher le droit", dit-il. "Et je ne fais jamais de pronostic non plus. Mais quand vous consultez le règlement de l’Union belge, à partir duquel l’ensemble des décisions sont tombées au nord comme au sud du pays, vous vous rendez compte qu’il ne repose sur aucune base réglementaire. La fédération s’est précipitée, et a pris une décision sans véritable base juridique. Ok, la situation était particulière. Ok, il y a cette crise et le bon sens l’a emporté avec l’arrêt du foot amateur. Mais d’autres options existaient qui, elles, n’auraient pas été illégales au regard du règlement, lequel ne précise rien en la matière. Il y a bien un article qui prévoit qu’en cas de force majeure, on peut arrêter la compétition chez les amateurs, mais pas comment. Je pense qu’il y a là un vide juridique qui doit profiter aux clubs non professionnels. Pour moi, seul un juge est qualifié pour apprécier la situation et trancher. Mais il y a clairement débat..."
L'affaire sera plaidée devant la CBAS le 26 mai.
Avec une décision attendue dans la foulée.
Une décision qui pourrait faire tache d’huile et s’étendre à tous les clubs amateurs de tout le pays. Le mécanisme des montées et des descentes défini il y a plus d’un mois serait ainsi invalidé, souligne L'Avenir.
"Le scénario d’une saison blanche n’aurait rien de fou. Ni de catastrophique", insiste Maeschalck. "N’oubliez jamais que ce n’est que du foot..."
"Nous ne sommes pas au-dessus des lois", admet de son son côté le président de l’association des clubs francophones (ACFF) David Delferière. "On a décidé en notre âme et conscience, en nous appuyant sur le règlement. Maintenant si le juge nous dit que nous nous sommes, eu égard au droit, trompés, nous nous soumettrons à la décision..."