Le parti politique flamand CD&V en a marre de voir des joueurs extra-communautaires sur les pelouses belges et veut obliger les clubs à leur payer un salaire minimum de 400.000 euros par an. C'est une information donnée par Het Nieuwsblad, qui affirme que les autres partis flamands n'y sont pas opposés.
Une telle mesure aurait sans doute pour conséquence la mort de nombreux clubs belges, qui utilisent 30 % de joueurs extra-communautaires. La France, l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne et l'Angleterre sont tous à moins de 20 %. Aux Pays-Bas, ils ne sont que 9 %.
Le salaire minimum d'un joueur de football est de 80.000 euros par an. De nombreux clubs font appel à de jeunes étrangers extra-communautaires dans l'espoir de les revendre plus tard à des clubs étrangers. Ou alors, ils les louent à de grands clubs où ils sont excédentaires.
A Eupen, pas moins de 50 % des joueurs sont extra-communautaires. A Malines, ils ne sont que 13 %. Mouscron (25 %), Standard (18 %) et Anderlecht (16 %) figurent aussi parmi les bons élèves, contrairement à Bruges et à Charleroi (37 %).
"Par rapport aux pays voisins, le salaire mininum en Belgique est très bas", dit Leen Dierick, une parlementaire CD&V. "Les clubs belges sont vus comme des passeurs. Nous voulons protéger nos jeunes car les clubs belges sont ceux qui alignent le moins de joueurs qu'ils ont formés eux-mêmes. Ca doit changer."
Les autres partis flamands ne sont pas opposés à cette proposition. "Il faut l'insérer dans les mesures prises en matières fiscale et sociale", dit Dieter Van Besien, de Groen. “Mais si ça peut aider nos jeunes, il faut y réfléchir." Et la mesure est appuyée par Trudo De Jonghe, économe du sport à l'université de Louvain.
Du côté des clubs, on ne cache pas qu'on craint une telle mesure. "Ca ne ferait que creuser le fossé entre les petits et les grands", dit Dirk Huyck, le président de Waasland-Beveren.