Plusieurs banques ont bloqué ou rayé des comptes de clubs de football belges par crainte de blanchiment d'argent, apprend Het Laatste Nieuws ce matin. Seuls les clubs appartenant à des étrangers sont visés.
Le secteur bancaire a peur du monde du football. "La Commission Européenne publie chaque année un rapport sur l'évolution du risque en matière de blanchiment d'argent", dit Isabelle Marchand, de Febelfin. "Il y est inscrit que le monde du football constitue un secteur à risque. Le manque de transparence peut favoriser les transactions douteuses. Les banques doivent intervenir dans le cadre de leur politique anti-blanchiment;"
Elles peuvent en effet être mises en cause si des circuits d'argent noir sont mis en place via leurs comptes. "Le juge peut les déclarer complices et leur infliger de lourdes amendes."
Les clubs concernés par ces mesures n'ont pourtant rien à voir avec le scandale qui a secoué le football belge l'an dernier. Il s'agit d'Eupen (aux mains de Qataris), de l'Union (propriétaire anglais) et de Westerlo (investisseurs turcs).
"Nous ne savons pas ce que nous avons fait de mal", dit le manager de Westerlo, Wim Van Hove. "Nous n'avons plus accès à notre argent mais nous devons continuer à faire face à nos obligations. Le mois dernier, nous avons encore pu payer les salaires en faisant preuve d'imagination. On nous considère comme des mafieux. Ca risque de faire fuir nos investisseurs."
A Eupen et à l'Union, le problème est moins criard mais Philippe Bormans, CEO de l'Union, espère qu'une solution sera trouvée rappidement. "A moyen terme, tout le football belge risque de souffrir. Quatre des huit clubs de D1B ont eu des problèmes avec les banques. Et ce n'est sans doute pas fini."
Saint-Trond, dont les propriétaires sont japonais, a vu son compte en banque radié. "Pourtant, aucune somme en provenance de l'étranger n'y avait été versée au cours des dernières semaines", dit le président David Meekers. "Je trouve cela étrange, aucune malversation n'a été constatée."
La Pro League tente de trouver une solution. "Nous avons eu une réunion avec Febelfin afin de voir comment nous pouvons aider les banques. Nous avons constitué un groupe de travail."
Isabelle Marchand affirme que le secteur bancaire cherche la transparence. "Les clubs doivent faire des efforts mais nous sommes prêts à règler avec eux les problèmes actuels."
La Clearing House, le gendarme financier de la Pro League, peut jouer un rôle important mais elle ne sera mise en place que l'été prochain. Et les clubs ne peuvent pas attendre jusque là .